La justice ne peut pas, à elle seule, faire face au phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans la société. «Un cas de violence de plus, la sonnette d'alarme doit être tirée», a martelé Fatima Boufenik, présidente de l'Association des femmes revendiquant leurs droits (Fard). Et cette dernière d'exhorter les étudiantes résidentes de la Cité universitaire Belbouri-Saïd d'Oran: «N'hésitez pas à dénoncer les éventuels cas de harcèlement sexuel et de toute autre forme de violence». «Non à la violence contre les femmes» est le slogan de la rencontre tenue, mardi soir, à la Cité universitaire Belbouri d'Oran. Les femmes algériennes revendiquant leurs droits (Frad) sont plus que décidées à ne plus taire le calvaire subi par les femmes victimes de la violence. Mieux, elles s'apprêtent à prendre leur destin en main en s'opposant frontalement à toutes formes de violences subies par les femmes. «Il faut combattre ce phénomène», a insisté la présidente des Fard en appelant le mouvement associatif à se mettre de la partie pour accompagner les femmes victimes à se constituer partie civile. Les spécialistes sont unanimes. La sensibilisation est l'élément-clé permettant d'atténuer le phénomène. Sinon, la dénonciation assènera un coup dur à ce dernier (phénomène de la violence). C'est ce qui ressort de la conférence animée par Fatima Boufenik, professeur à l'université d'Oran, Kahina Bouagache, coordinatrice du Mepi (Initiative de partenariat au Moyen-Orient) et M.Chakouri, avocat à la cour d'Oran..La représentante du Mepi a mis l'accent sur la nécessité de bannir définitivement le silence des femmes battues. Et la dénonciation doit se prémunir d'une fermeté implacable. La lutte contre la violence subie par les femmes est, désormais, l'affaire de tout le monde et la justice ne peut pas, à elle seule, faire face au phénomène qui tend à prendre des proportions inquiétantes dans la société algérienne. Les présents à la journée d'information et de sensibilisation n'ont pu retenir leurs larmes. Les témoignages des femmes violentées ont été très forts. L'Algérie célèbre la Journée internationale de lutte contre la violence dans un contexte où la violence subie par les femmes est à son summum. Le bilan est lourd. Au moins 4500 femmes ont été battues durant le premier semestre de l'année en cours. C'est dire que la situation de la femme n'a pas évolué. «Les femmes prennent conscience de ce phénomène qu'elles dénoncent de plus en plus», a déclaré Fatima Boufenik. Pour sa part, Me Chakour a mis en relief l'apport du militantisme féminin quant à l'évolution des droits de la femme et le bannissement, à jamais, de la violence faite sur cette dernière.