Le projet Aswat Dz pour la protection des droits sexuels et reproductifs des femmes en Algérie et la lutte contre les violences faites à leur encontre a été officiellement lancé dimanche à partir d'Oran. Ce projet, mis en place par l'association Action et promotion sociale et culturelle (Aproch Chougrani), appuyée par l'Agence de développement social (ADS), est financé par l'Union européenne à travers l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme, à hauteur de 132 000 euros, et cofinancé par le Fonds pour les femmes en Méditerranée. D'une durée de 30 mois, ce projet innovant et pilote s'étalera sur la région de l'Oranie (Oran, Relizane, Mostaganem, Mascara, Saïda, Tiaret, Tlemcen, Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès) et Tamanrasset. Trois objectifs principaux ont été définis pour ce projet, a expliqué Mlle Belahcène, le premier est l'appui du rôle et de la mission des autorités publiques dans l'accompagnement des femmes victimes de violences, à travers la création de coordinations sectorielles et la consolidation des passerelles entre les champs pénal, civil, médical et social. A cet effet, il sera mis en place le premier chantier de réflexion stratégique sur le métier d'«agent de soutien aux femmes victimes de violences». Il s'agira donc de réfléchir en commun sur un mécanisme intersectoriel, dynamique et spécialisé dans l'accompagnement des femmes victimes de violences après l'agression, mais aussi à un programme d'intervention auprès des enfants témoins des violences. Dans ce cadre, sept ateliers de collecte d'informations, d'apprentissages mutuels et de bonnes pratiques seront organisés auprès des associations, sept autres ateliers auprès des autorités locales, ainsi que le suivi de l'élaboration des termes de références de l'agent de soutien aux femmes victimes. Pour le deuxième objectif, il s'agit d'informer et de sensibiliser les femmes sur leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive, tout en œuvrant à l'amélioration des données et de l'information sur ces droits. D'un côté, il s'agira de sensibiliser, de former et d'informer des groupes de femmes et de filles sur les problématiques liées à leur corps, à leurs droits et libertés sexuels, aux violences sexuelles, à la santé, au planning familial, grossesse, accouchement et contraception. Plus de 1000 femmes des wilayas citées seront approchées, a-t-on fait savoir. Il s'agira aussi de travailler sur la production d'informations et de données statistiques fiables qui seront mises à la disposition de la société civile et des autorités publiques afin de mieux appréhender leur travail de terrain. A ce titre, il sera question de réaliser des enquêtes, des rapports, des plaidoyers sur la situation des droits sexuels et reproductifs des femmes en Algérie. Des campagnes d'information et de sensibilisation des femmes sur leurs droits seront également organisées en plus d'ateliers d'écriture. Pour le troisième objectif de ce projet, il sera question d'appuyer les initiatives communautaires de terrain et de proximité, en provenance de groupes de femmes issues du flux migratoire mixte et/ou de groupes associatifs de femmes et de jeunes travaillant en direct avec les femmes migrantes, afin d'améliorer l'accès de ces dernières aux droits sexuels et reproductifs et de mieux lutter contre les violences spécifiques à leur encontre.