Avec le lancement des projets d'un grand poste minéralier au port d'Arzew et d'un convoyeur, long de 9 km, qui approvisionnera le complexe -en pleine extension- de Tosyali', implanté à Béthioua, Oran conforte sa nouvelle vocation de pôle sidérurgique de dimensions nationale et internationale. En donnant, avant-hier mardi, le coup d'envoi aux travaux de ces immenses équipements portuaires et logistiques, le wali d'Oran a signé une vraie transmutation de sa ville, dans le monde de l'Industrie métallurgique, avec comme chiffres-clés: le passage, à court terme, à une production de plus de 3 millions de tonnes/an et le gain d'un équivalent de 200 milliards de DA/an, en devises pour l'économie nationale. Le coût global de cet investissement, en partenariat avec les Turcs, s'élève à 24 milliards de DA dont 17,9 milliards DA pour la réalisation du seul quai minéralier, dont de 18 MDA pour le quai minéralier et 6 MDA pour le convoyeur, a indiqué le DG de l'Entreprise portuaire d'Arzew (EPA), Lakhdar Mouilah. Le chantier, confié au groupement algéro-chinois Cosider- Harbour Engineering, s'étalera sur 16 mois. Toutefois, les responsables du projet se sont engagés, devant le wali, à relever le défi de livrer l'infrastructure en octobre 2017, soit une avance de 5 mois par rapport au délai contractuel, et ce, pour faire coïncider cet évènement avec la mise en service de la 4ème unité du complexe Tosyali', en cours de réalisation. Laquelle nouvelle aciérie portera la production du simple au triple, tout en diversifiant la gamme de produits, a précisé, de son côté, le chef du service financier de Tosyali-Algérie', Bora Koc. Gain d'un équivalent de 200 Mda en devises pour le pays Le wali d'Oran, Abdelghani Zaalane, a mis en exergue l'importance de ce projet stratégique qui fera gagner au pays l'équivalent de 200 milliards de DA/an, en devises, en attendant la réalisation projetée du gisement de Gar J'bilet (Tindouf) qui permettra à l'Algérie de passer d'un statut d'importateur à celui d'exportateur. M. Zaalane a appelé, tous les intervenants, à mettre sur pied un comité de pilotage qui siègera, chaque mois, pour faire le point sur l'avancement des travaux, avant d'exhorter les responsables de Cosider', chef de file du projet, à adopter le système de trois équipes (3X8) pour accélérer la cadence des travaux. Ce quai minéralier est destiné à recevoir des navires de 80.000 à 180.000 tonnes de minerais de fer pour approvisionner le complexe sidérurgique de Tosyali, a indiqué, pour sa part, le P-DG des ports d'Algérie, Mohamed Yacine Hafiane. Il est à rappeler qu'une entreprise de participation avait été mise en place, en juin dernier, entre l'EPA et Tosyali Iron and Steel' (plus précisément : la société de droit algérien : Tosyali iron & Steel Industry Algérie), selon la règle 51/49, baptisée Société Bethioua port minéralier SPA'. Ce projet est, tout simplement, « indispensable » pour le complexe sidérurgique, ont noté ses responsables. Depuis sa mise en service à ce jour, l'acheminement des minerais, tout comme les déchets ferreux et autres intrants, se fait, exclusivement, par transport routier, le transport ferroviaire n'existant pas. Idem pour les produits finis et semi-finis. « Il sera impossible d'acheminer les minerais à l'usine, dont la capacité de production augmente crescendo et la gramme de produits s'élargit, à moins de fermer tout Arzew. Le futur quai minéralier va permettre l'accès des minéraliers de grande capacité, entre 150.000 et 200.000 tonnes, le tirant d'eau du port d'Arzew, en l'état actuel, ne s'y prêtant pas. Le convoyeur projeté (pouvant être doublé), sur une bande de 9 km, va permettre un débit de 1.500 tonnes/heure.