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Une joint-venture algéro-turque et un investissement de 60 milliards DA: Un port minéralier et un convoyeur de 9 km pour approvisionner le complexe Tosyali
« Notre gouvernement considère Tosyali comme un investissement étranger modèle. C'est un exemple de partenariat gagnant-gagnant sur tous les plans». Dans cette déclaration du wali d'Oran, à l'occasion de l'acte de naissance d'une coentreprise (joint-venture) algéro-turque, il n'y avait point de diplomatie de courtoisie, le gouverneur local n'ayant fait que souligner une vérité irrécusable. Le dernier acte en date en est une preuve de plus, si besoin en était. A savoir : la création d'une entreprise de participation algéro-turque entre l'Entreprise portuaire d'Arzew (EPA) et Tosyali Iron and Steel (plus précisément : la société de droit algérien : Tosyali iron & Steel Industry Algérie), selon la règle 51/49, baptisée «Société Bethioua port minéralier SPA». Les statuts de cette joint-venture nouveau-née, doté d'un capital social de 2 milliards de dinars, et dont le siège social est implanté à Arzew, ont été signés, hier mardi, au siège du complexe sidérurgique Tosyali, situé dans la zone industrielle de Bethioua. Raison d'être, matériellement parlant, de cette SPA algéro-turque : réaliser un quai minéralier au port d'Arzew et un convoyeur qui le relie directement à l'usine Tosyali, sur 9 km. Sa raison d'être, financièrement parlant : épargner au pays un transfert de devises de l'ordre de 180 millions de dollars/an. Mais les objectifs de cette société vont bien au-delà de cette logistique. Il s'agit, en effet, d'offrir des prestations industrielles hors-hydrocarbures, d'intégration industrielle, de limitation de transfert de devises et de transmission de savoir-faire. Ce projet est tout simplement « indispensable » pour le complexe sidérurgique, ont noté ses responsables. Depuis sa mise en service à ce jour, l'acheminement des minerais, tout comme les déchets ferreux et autres intrants, se fait exclusivement par transport routier, le transport ferroviaire n'existant pas. Idem pour les produits finis et semi-finis. « Il sera impossible d'acheminer les minerais à l'usine, dont la capacité de production augmente crescendo et la gramme de produits s'élargit, à moins de fermer tout Arzew. La jetée-digue avec quai d'accostage de gros navires de transport minéralier, assortis d'un convoyeur en pont, ce n'est pas une option, mais un impératif », a remarqué un cadre responsable de Tosyali. Pour un coût d'investissement de 60 milliards de DA, le projet consiste à effectuer des travaux maritimes et des aménagements portuaires pour permettre l'accès des minéraliers de grande capacité, entre 150.000 et 200.000 tonnes, le tirant d'eau du port d'Arzew, en l'état où il est actuellement, ne s'y prêtant pas (il permet à peine l'entrée des petits navires de 20.000 à 30.000 tonnes). Outre l'installation d'équipements de manutention portuaire pour le chargement/déchargement, dont deux grues de capacité de 50.000 tonnes/jour, un convoyeur (pouvant être doublé) pour l'expédition de marchandise dans les deux sens, sur une bande de 9 km, est également prévu, entre le port d'Arzew et le complexe Tosyali de Bethioua. Cela va permettre un débit d'approvisionnement de 1.500 tonnes/heure. « Un minéralier de 150.000 tonnes, ce n'est pas 5 fois un minéralier de 30.000 tonnes. Il ne faut pas raisonner comme ça. En fait, l'équation est ainsi : un minéralier de 150.000 tonnes ça équivaut à 2 mois d'approvisionnement en minéralier de 30.000 tonnes. A vous de faire des calculettes ! », a tenu à noter un responsable qui s'y connait dans le transport maritime. Le coup d'envoi du projet est prévu en septembre prochain, selon un membre du conseil d'administration de la Société Bethioua-port minéralier, pour un délai prévisionnel de 12 mois. OCTROI D'UN COMPLEMENT DE FONCIER POUR LA 3ème UNITE DE TOSYALI Rappelant que les préliminaires à la conception de ce projet, hors pair en Algérie, et à la création de cette société mixte, ont duré 6 mois, le wali a lancé un message « pour faire vite » à tous les acteurs impliqués dans ce processus. Et Ils sont nombreux. Des distractions de terres agricoles et des expropriations de propriétés privées s'avèrent, par ailleurs, inévitables pour dégager l'emprise de ce « pont » métallique mastodonte. Avant d'en venir à la création officielle de cette SPA mixte, approuvée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), un pacte d'actionnaires avait été signé, en mai dernier à Alger, entre les parties prenantes, en présence du ministre des Transports et des Travaux publics. Par la même occasion, il a été annoncé une autre « bonne nouvelle » pour Tosyali : la concession officielle d'un complément de foncier pour son 3ème unité, dans le cadre de l'extension du complexe. Il faut rappeler que ce dernier a déjà bénéficié d'un deuxième lot de 2,5 ha pour son 2ème unité, dans le cadre du plan d'extension, pour un investissement de 110 millions de dollars, dédiées à la production des fils à machines pour les besoins des PME-PMI, à hauteur de 700.000 tonnes/an. La 3ème unité de capacité de production annuelle de 2,5 tonnes, dont la réception est prévue en fin 2017, pour un investissement de 1,7 million de dollars, portera la production du complexe Tosyali à plus de 4 millions de tonnes de différents produits d'acier, et d'atteindre à terme 3.250 postes d'emploi directs en plus d'une prévision de 15.000 emplois indirects.