Il est sans doute la surprise de cette première moitié de saison parmi l'élite. Promu pour la première fois de son histoire dans la cour des grands après 71 ans d'existence, l'Olympique Médéa est en train de réaliser un parcours exemplaire et a réussi là où d'autres formations plus expérimentées et mieux huppées ont échoué. Et pourtant, en début de saison, le club était livré à lui-même, frôlant même le forfait général. Aujourd'hui, l'OM a surpris tous les observateurs par sa progression au sein de l'élite et surtout son adaptation à ce palier. Après un début de saison compliqué, le club phare du Titteri s'est amélioré de match en match en alignant des résultats plus que probants. D'aucuns estiment que l'entraîneur Sid Ahmed Slimani, auteur d'une accession méritée avec cette équipe, demeure comme l'un des principaux artisans de cette belle aventure de l'Olympique. Le technicien tlemcénien, qui a assuré la présidence du WAT pour quelque temps seulement, a compris que sa place était sur le terrain et proche des joueurs. De par son expérience, sa sérénité dans le travail et son discours direct et ciblé, Sid Ahmed Slimani a réussi à faire de l'O. Médéa un club modèle. "Il n'y a pas lieu de s'enflammer. Il ne faut pas oublier que nous sommes un promu, nous sommes en apprentissage dans ce palier. Il est vrai que nous sommes sur la bonne voie, mais j'estime que le chemin est encore long et périlleux. C'est la raison pour laquelle on doit encore progresser sans parler d'objectif. Il faut toujours aller doucement mais sûrement", avertit-il. Slimani se dit toutefois heureux que l'Olympique puisse atteindre ce niveau, alors qu'il ne figurait pas dans le lot des favoris en début de saison. Il insiste cependant toujours sur l'esprit de groupe. " Ce qui fait la force de l'Olympique, ce sont ses joueurs. Loin du vedettariat, tout le monde travaille avec la même intensité et le respect de l'autre. Cet esprit d'égalité et de fraternité est un élément indispensable dans le football, ce qui nous facilite beaucoup plus la tâche ". Côté effectif justement, il faut avouer que les quelques changements effectués ont apporté leurs fruits, notamment en ce qui concerne les nouvelles recrues qui ont répondu à l'attente, à l'image du milieu de terrain du CS Constantine, Sabri Gharbi, de Saïd Bouchouk (ex-CA Batna), Salim Boukhanchouche (ex-NA Hussein Dey) et Nabil Laâmara (ex-RC Kouba). Le club avait également prolongé les contrats de plusieurs joueurs cadres tels que le buteur Mohamed Amine Hamia, qui comptabilise cinq réalisations jusqu'à présent. Sur le plan financier, il faut reconnaître que l'Olympique Médéa fait partie des clubs n'ayant pas une bonne assise financière. Mieux encore, il y a quelques mois, l'équipe faisait partie des clubs interdits de recrutement. Mais le président Mahfoud Boukelkal a pu finalement débloquer la situation en épongeant les dettes. Ce dernier, qui a apporté sa propre touche en insistant sur l'esprit de groupe, est allé même jusqu'à regrouper les joueurs externes dans un seul et même endroit d'hébergement afin de créer cet aspect familier, d'où la complicité entre les joueurs aussi bien lors des entraînements que dans les matches officiels. Cependant, Boukelkal, qui avoue avoir fait d'énormes sacrifices pour assurer la stabilité au club, estime qu'un apport financier de la part des autorités locales de Médéa est plus que nécessaire à ce niveau de la compétition. Il lance ainsi un appel aux autorités et aux chefs d'entreprises de la région afin de soutenir financièrement le représentant du Titteri.