Les dissidents du secrétaire général du RND ont installé, hier, le comité de coordination et de suivi dans la wilaya de Médéa et appellent les «vrais» militants du parti à se présenter aux prochaines élections législatives. Ce sont vingt militants dissidents de Ahmed Ouyahia qui ont signé, hier, un communiqué, à l'issue d'une réunion qu'ils ont tenue à Médéa. « Après la réunion des militants de l'Est qui s'est tenue à Béjaïa et celle de l'Ouest, à Tiaret, les militants du Centre inscrivent leur réunion à Médéa, dans le cadre des activités qu'ils mènent pour rejeter la marginalisation et les dérives que vit le rassemblement, » commencent-ils par noter. Ils rappellent « soutenir le programme du président et œuvrer pour sa réalisation sur le terrain. » Ils indiquent, cependant, que « les derniers actes de destruction et de violence qu'ont connues certaines régions confirment l'échec du rassemblement à encadrer les catégories sociales et son incapacité à saisir les aspirations des citoyens. » C'est pour eux « un aboutissement logique de la marginalisation des militants et cadres qui jouissent d'une crédibilité auprès des citoyens et à leur exclusion du parti. » Les signataires du communiqué affirment « condamner fermement les récents actes de violence contre les biens publics et privés et exhortent les militants à se mobiliser pour faire face à toutes les tentatives visant à déstabiliser le pays.» Ils rendent hommage aux services de sécurité « pour leur professionnalisme et leur respect des droits des citoyens et des droits de l'Homme, en général, lors de leur intervention pour faire cesser les actes de violence.» Les dissidents d'Ouyahia appellent au «renforcement du front social interne pour préserver sa cohésion et lui permettre de faire face à toutes les crises éventuelles surtout que l'Algérie fait face à des défis sécuritaires, économiques et sociaux. » Ils ne manquent pas de rappeler que leurs actions sont pour «condamner les dérives, les exclusions et les dépassements qui ont caractérisé le rassemblement avant, pendant et après le congrès extraordinaire et dont les auteurs ont piétiné les statuts, le règlement intérieur du parti ainsi que la loi organique relative aux partis politiques. » La décision du SG du RND de faire traduire des cadres et militants devant les commissions de discipline régionales est, à leurs yeux, «une manière de faire taire des voix discordantes et de les priver de leur droit légal de se défendre.» Les animateurs du mouvement de la dissidence blâment Ouyahia de « tenir des discours et faire des déclarations trompeurs notamment quand il s'agit d'orientations stratégiques. » Leurs exemples, « parfois il soutient le gouvernement et parfois il est contre. » Ils dénoncent «ses manœuvres pour remplacer le président de la République, dans le but de diviser et émietter le parti. » Ils en appellent « à tous les militants pour se constituer en un rempart national organisé et serein capable de corriger et d'évaluer la situation et faire du rassemblement un parti nationaliste leader, reposant sur le principe du militantisme honnête et crédible. » Ils concluent leur communiqué en soulignant que «les pratiques illégales de la direction a livré le rassemblement aux grosses fortunes pour qu'elles soient têtes de liste aux prochaines élections. » Ils en veulent pour preuve « la dernière instruction d'Ouyahia d'ouvrir les listes du parti aux non militants. » Les dissidents appellent les militants «honnêtes, crédibles et compétents à participer à se porter candidats à ces élections parce que la conjoncture exige que les institutions élues soient bien gérées et l'argent public soit utilisé d'une manière rationnelle. »