“Les contradictions, le camouflage et le double discours d'Ouyahia, et sa quête pour assouvir des ambitions personnelles se sont répercutés négativement sur la réputation et la crédibilité du parti", accuse Yahia Guidoum. Les jours d'Ahmed Ouyahia à la tête du Rassemblement national démocratique (RND), un parti “né avec des moustaches", selon une expression consacrée, seraient-ils comptés ? L'ancien ministre Yahia Guidoum, fraîchement désigné à la tête du “mouvement de redressement et de sauvegarde du RND", vient de lancer un appel à l'adresse des militants du parti, des travailleurs, des femmes, des moudjahidine et des fils de chouhada pour “participer à l'opération de redressement" et pour protéger le RND “des dérapages et des dérives" qui ont “caractérisé sa marche depuis plus de dix ans". “Le parti compte sur votre militantisme et vos convictions pour le sauver de la perte, pour lui permettre de poursuivre sa marche et la concrétisation des objectifs pour lesquels il a été créé", écrit Yahia Guidoum dans un communiqué rendu public. “Le mouvement, avec vous, est déterminé à récupérer le parti et à le restituer à sa ligne originelle et authentique", ajoute encore le texte. Principale cible de ces contestataires, Ahmed Ouyahia. On lui reproche notamment d'avoir et de continuer “à vider de leur substance" les “fondements du parti" et ses “piliers" en “anéantissant leur efficience". “Tous ces comportements (d'Ouyahia, ndlr), depuis son avènement à la tête du parti, ont été et demeurent en totale contradiction avec le caractère républicain, nationaliste et démocratique. Il a adopté l'exclusion et la marginalisation comme comportement, la surenchère et la corruption comme méthode et la répression de l'avis contraire comme style", écrit l'ex-ministre de la Santé. Autre grief : “Il a encouragé la médiocrité et banni le dialogue dans la gestion du parti." À cela s'ajoutent : “L'absence de discours cohérent et crédible et l'absence d'approche équilibrée et constructive." Cette situation a eu pour effet de réduire considérablement le rôle du parti sur la scène politique, selon ce mouvement. Même si le texte ne le dit pas expressément, il le suggère amplement : Ahmed Ouyahia auquel on impute les échecs même au sein du gouvernement “nourrit des ambitions présidentielles". “La gestion personnelle et l'affaiblissement délibéré et méthodique des structures du parti se reflètent à travers les résultats lors des échéances électorales." “Au plan national, les contradictions, le camouflage et le double discours d'Ouyahia et sa quête pour assouvir des ambitions personnelles se sont répercutés négativement sur la réputation et la crédibilité du parti", accuse Guidoum. “Ils ont contribué à la perte de confiance et à la dissipation de l'espoir au sein de la population", écrit-il encore. Selon lui, Ouyahia a “reconnu publiquement ce bilan misérable et a admis son échec au niveau du parti dont il n'est pas convaincu et au niveau de l'Exécutif, révélant son incapacité à trouver des solutions aux problèmes économiques et sociaux". Déterminé à récupérer le parti, le mouvement de redressement souhaite enfin que cet appel “trouve un écho positif auprès des militants". Cet appel intervient alors qu'Ahmed Ouyahia, qui observe pour l'heure le mutisme, est engagé dans la bataille pour les élections locales. K K