En dépit d'une situation financière difficile du fait de la baisse drastique des recettes de pétrole, les crédits à l'économie ont enregistré en 2016 une hausse de 17%. 'Les crédits à l'économie en 2016 termineront avec un taux de croissance de 17% contre 17,8% de croissance en 2015'', a affirmé, hier lundi, à la radio nationale le président de l'Association des banques et établissements financiers Bouâalem Djebbar. 'Cette tendance est enregistrée malgré la situation que vit le pays, avec la baisse de liquidités dans le secteur bancaire'', a-t-il dit. Selon le président de l'ABEF, 'les prévisions 2017-2018 s'affichent dans les mêmes tendances'', avec une hausse des crédits à l'économie. Selon lui, 'les banques restent engagées pour enregistrer un taux de croissance intéressant'', affirmant que 'les banques ne sont pas en difficulté, (car) la baisse de liquidités est un phénomène tout à fait normal'', explique-t-il. En outre, 'la surliquité des banques est absorbée au fur et à mesure de la hausse du taux de croissance de crédits, et on a eu une moyenne de croissance de 20% au cours de ces trois dernières années, ce qui a permis d'absorber ces liquidités.'' Pour M. Djebbar, 'les crédits consommés en 2016, cela permet d'absorber de la liquidité, et cela provient de la baisse des recettes des hydrocarbures, qui sont versées dans les banques.'' Mais, malgré cela, 'le secteur bancaire reste engagé en matière d'octroi de crédits, car il y a toujours, quand les banques ont besoin de liquidités, des moyens de s'en procurer'', affirme M. Djebbar, par ailleurs P-DG de la BADR. En 2016, les crédits à l'économie ont dépassé les 8.000 milliards de dinars d'encours, a-t-il souligné, et cela concerne autant les entreprises, le secteur public que les ménages confondus. 'Les crédits à la consommation sont en train de prendre de l'ampleur», a-t-il dit, car 'c'est un instrument, qui a été privilégié pour stimuler la production made in Algeria». 'Les axes de financement sont notamment l'agriculture, l'industrie, le tourisme. Il s'agit de segments d'activité privilégiés, car créateurs de richesse et il faut diversifier les recettes hors hydrocarbures'', explique-t-il. Le président de l'ABEF ajoute que 'la structure des crédits à louer à l'économie est à 75% des crédits accordés à moyen et long terme, c'est-à-dire des crédits productifs, le reste, 25%, sont des crédits d'exploitation, dont des financements d'intrants pour financer la machine industrielle.'' En fait, ajoute-t-il, 'les banques sont attentives aux enjeux économiques de l'heure, elles encouragent les exportateurs à aller vers des marchés extérieurs. Nous le faisons dans le seul but d'assurer à l'économie une croissance pour aller de l'avant et diversifier les recettes hors hydrocarbures.'' Il a estimé d'autre part que 'la moyenne de la durée d'octroi des crédits reste raisonnable, car les dossiers doivent être mieux maturés, toutes les banques travaillent pour réduire les délais d'octroi de crédits d'investissement.'' Le gouvernement a, à plusieurs reprises, appelé les banques à réduire ce délai, en moyenne de plus d'un mois. Sur l'opération emprunt national, qui a permis de couvrir 18% du déficit du Trésor, il a affirmé que 'les objectifs fixés ont été réalisés», avançant le chiffre de 500 milliards de dinars collectés par les banques. Ce dispositif a été clôturé et a pris fin en octobre dernier. Quant au programme de mise en conformité fiscal, il sera reconduit en 2017, comme l'a spécifié la loi de finances, alors que 'les banques reprendront leur dynamique pour sensibiliser leur clientèle à adhérer à ce dispositif'', a-t-il par ailleurs indiqué, et 'cela a atteint les objectifs arrêtés par les pouvoirs publics''. Sur les prêts 'sans intérêts'' ou les crédits dits 'participatifs'', M. Djebbar a annoncé que ce dispositif, évoqué récemment par le ministre des Finances, est 'en train d'être préparé au niveau des banques publiques. C'est un produit soumis à l'autorisation de la Banque d'Algérie'', a-t-il nuancé, et 'il sera disponible en 2017''. Seules les banques pratiquant la 'mourabaha», les banques islamiques, fonctionnent sur ce système de crédits participatifs. Enfin, sur le transfert des devises à l'étranger, il a botté en touche en ce qui concerne les ménages qui voudraient envoyer de l'argent, hormis les étudiants et les opérateurs économiques, autorisés par la réglementation de la Banque d'Algérie.