Le marché local du tabac subit depuis hier un regain de tension qui s'est traduit par une pénurie, voire carrément une rupture de stock de plusieurs marques de cigarettes étrangères chez une bonne partie des buralistes de la ville. Une tension qui a logiquement induit une nouvelle hausse de prix de certaines marques comme les «West», à titre d'exemple, qui se vendaient hier à 160 dinars le paquet au lieu des 150 dinars habituelles. Une semaine après le sinistre qui a touché l'usine de Koléa de la Société des tabacs algéro-émiratie (SATEM) dans la wilaya de Tipaza, les répercussions sur la disponibilité des produits tabagiques commencent donc à se faire ressentir. Selon certains rapports de presse et des vidéos prises par des témoins oculaires partagés sur les réseaux sociaux, l'usine en question a été considérablement inondée par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays au cours de ce mois de janvier. La société n'a quant à elle donné aucune estimation sur les dégâts ni sur les conséquences sur l'approvisionnement du marché national. A Oran, certains grossistes de produits tabagiques étaient carrément fermés hier faute de produits. D'autres en revanche, continuaient à alimenter les buralistes mais en utilisant un système de quota pour garantir un approvisionnement équitable mais surtout pour prévenir toute spéculation en cette période de crise, témoigne un buraliste du centre-ville d'Oran. «Pour plusieurs marques, comme les Marlboro, les Lights on n'a pas droit à plus d'un demi-carton. D'autres marques comme les Camel par exemple, il y a carrément une rupture de stock», a-t-il précisé. Des restrictions qui ciblent également les consommateurs. Impossible d'acheter une cartouche chez les buralistes, qui se sont donné le mot de gérer au mieux leurs stock afin de satisfaire tout le monde en attendant une reprise normale de l'activité. Société mixte de droit algérien ayant pour objet la fabrication et la distribution de cigarettes de marques étrangères en Algérie, la STAEM est née d'une joint-venture entre la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et un consortium émirati d'investisseurs arabes, qui en détiennent la majorité du capital social, soit 51%. Plus de trente millions de dollars ont été investis dans cette usine depuis 2005. Cette usine qui n'a pas résisté à la pluie a été construite par Orascom construction industrie. Elle s'étend sur une superficie totale de 5 hectares. Elle est dotée d'un hangar de production en charpente métallique et d'un bâtiment administratif.