La première grande manœuvre au plan international à laquelle travaillent le nouveau président élu américain et son équipe a pour terrain le Moyen-Orient et consiste en la formation d'une alliance regroupant Israël et les Etats arabes de la région dits « modérés » en l'occurrence les pétromonarchies et la Jordanie. Alliance ayant pour but clairement énoncé de faire pièce à la présumée menace que représenterait l'Iran aspirant au statut de puissance régionale hégémonique et cherchant à se doter de l'arme nucléaire. En ce Moyen-Orient Donald Trump avait, il est à rappeler, affirmé que sa priorité s'il accédait à la Maison Blanche serait de faire une guerre sans merci à l'organisation terroriste autoproclamée l'Etat islamique en qui il voyait justement la menace essentielle pesant sur la sécurité nationale de l'Amérique. Investi, le 46ème président des Etats-Unis émet les signaux que cette préoccupation n'est plus celle sur laquelle se fondera sa politique moyen-orientale. Sans dénier à Trump d'avoir manifesté l'hostilité franche qu'il voue à la République islamique d'Iran et d'avoir prévenu qu'il aura une attitude d'intransigeante fermeté à son égard, l'on a pensé que déterminé à mener une lutte sans merci contre l'organisation terroriste l'Etat islamique, il ferait tout de même preuve de pragmatisme à la considération que de tous les Etats de la région c'est celui qui est résolu à l'éradiquer. La fixation aux conséquences inéluctablement catastrophiques pour la paix régionale et celle du monde que font Donald Trump et son équipe sur l'Iran et la prétendue menace qu'il représente doit beaucoup au forcing fait auprès d'eux par le Premier ministre israélien Netanyahu et les monarques arabes dont cette menace a scellé le rapprochement et convaincu à faire bloc contre elle. La formation d'une telle alliance dont le leadership stratégique serait évidemment américain soulagerait les Etats-Unis du fardeau d'un renvoi massif au Moyen-Orient de soldats américains, chose que l'opinion aux Etats-Unis reprouverait à tous les coups. Elle présente aussi l'avantage de constituer le cadre grâce auquel l'Etat sioniste pourrait « régler » à son avantage le conflit israélo-palestinien. La perspective d'un conflit ouvert avec l'Iran que fait augurer la constitution de cette alliance ferait que les monarchies arabes parties prenantes à celle-ci ne reculeront certainement pas devant une nouvelle trahison de la cause palestinienne. Celle-ci est irrémédiablement en marche et a été franchement annoncée il y a quelques mois de cela par le général commandant en chef des forces de sécurité des Emirats arabes qui a « fraternellement » conseillé aux Palestiniens d'en finir avec la « lune » de la création d'un Etat palestinien et de vivre en amitié parmi le peuple d'Israël. Venant d'une telle personnalité comment douter que le «conseil» est en fait ce que ces monarchies vont offrir à l'Etat sioniste en contrepartie de sa sécurisante protection contre la «menace» iranienne.