Refusant de considérer qu'il y a un vide juridique entourant la commercialisation des compléments alimentaires, le Docteur Belambri, président du Snapo, a préféré parler d'une réglementation qui a besoin d'être renforcée, avec plus de précision. «Le projet de loi sanitaire qui est devant l'APN prévoit déjà que les compléments alimentaires font partie des attributions du ministère de la Santé et non plus du ministère du Commerce, comme c'est le cas actuellement selon la réglementation en vigueur», relève notre interlocuteur dans ce sillage. «On a également besoin de voir plus clair par rapport à la composition exacte des compléments alimentaires, l'authentification des produits, leurs effets et les possibles interactions avec d'autres médicaments, notamment quand il s'agit de médicaments prescrits pour des malades chroniques», explique encore le président du Snapo en marge d'une journée d'études, tenue à l'hôtel Marriott à Constantine, sous le thème «Médicaments et compléments alimentaires». Une journée dédiée à la formation cyclique des pharmaciens d'officines, et comme l'indique le thème, les interventions ont été axées sur les compléments alimentaires. «C'est dans le but d'améliorer la prise en charge professionnelle du malade par rapport à la consommation de compléments alimentaires, pour qu'on puisse donner conseil et orientation aux malades. Revenant à la réglementation en matière de mise en vente des compléments alimentaires, le Dr. Belambri soutiendra que l'autorisation de commercialisation doit toucher les produits de phytothérapie, ainsi que l'activité des herboristes, jugée «très importante». «Quand il y a mixture de plantes, il y a automatiquement problème de dosage, ou de proportions précises car cela devient une préparation pharmacologique, ce n'est plus le même effet que lorsqu'il est question de préparer un produit constitué à partir d'une seule plante», précise le président du Snapo. Rejoignant d'autres avis de professionnels de la santé, notre interlocuteur considère qu'il faut réglementer ce métier pour le grand bien de la santé des consommateurs. Quant à la pénurie qui touche plusieurs médicaments, le Dr. Belambri a confirmé que «la rupture est là, suite à un constat établi depuis plusieurs semaines», a-t-il indiqué. Le constat est fait au niveau des officines et des distributeurs, souligne le président du Snapo, il y a manque de médicaments fabriqués localement et importés, dont les antibiotiques injectables, la pénicilline g, les anti-inflammatoires, les corticoïdes injectables , précise-t-il, ajoutant qu'un travail se fait sur ce plan entre les producteurs de médicaments locaux et le ministère de la Santé pour approvisionner le marché, alors que le Snapo de son côté transmet à chaque fois la liste des médicaments en rupture de stock pour informer la tutelle, dans le but évident de prendre les mesures nécessaires sur ce registre.