Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a insisté devant les directeurs d'agences de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) sur la nécessité du recouvrement des cotisations impayées auprès des entreprises privées et publiques. Des créances qui se chiffrent à des milliards et dont certaines datent de 10 ans et plus et que certaines agences n'arrivent toujours pas à recouvrer. Le ministre a affirmé devant les directeurs d'agences réunis, hier, au centre familial de Ben Aknoun, que le recouvrement des arriérés des cotisations et la déclaration des travailleurs a atteint les 1.045 milliards de DA, suite aux mesures exceptionnelles de la loi de finances complémentaire de 2015. Mais il a tout même critiqué la faiblesse des recouvrements des cotisations impayées, notamment des entreprises, par certaines agences de la CNAS. Le ministre n'a pas donné de chiffres exacts sur ces créances, en précisant que toutes les données de l'opération de recouvrement par la Cnas des cotisations impayées seront rendues publiques au mois d'avril prochain. Le ministre a mis en garde les récalcitrants, rappelant qu'il y a ce qu'on appelle le «recouvrement forcé» qui se fera par le biais de la justice. Mohamed El Ghazi a beaucoup insisté, lors de son intervention devant les directeurs des agences de la CNAS, sur la préservation des équilibres financiers, à travers un recouvrement plus performant et un contrôle efficace. Il a également insisté sur la modernisation de la gestion de la CNAS par un système informatique performant. Le ministre a reconnu que le système de gestion des services de la Sécurité sociale est obsolète et dépassé. Il a, dans ce sens, proposé aux services de la CNAS de s'inspirer du système informatisé de la Sonatrach, qualifié de très performant. Il a même proposé des formations aux éléments des agences de la CNAS au sein de la Sonatrach. Le but est d'arriver à une gestion informatisée capable de supprimer le chèque par le paiement électronique, dans un avenir proche. A la question de l'exclusion des syndicats autonomes de la 20ème tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), prévue aujourd'hui à Annaba, le ministre du Travail a affirmé qu'il s'agit d'une rencontre économique et certains syndicats autonomes sont limités dans certains secteurs. Il cite, entre autres, les syndicats de l'éducation et ceux de la santé. Il s'explique en affirmant que la priorité est donnée au patronat et à l'UGTA du fait qu'ils représentent des entreprises économiques. Et d'indiquer que son département a déjà ouvert la porte de dialogue aux syndicats de ces secteurs en recevant déjà 25 syndicats. El Ghazi affirme qu'il avait donné des instructions à l'Inspecteur du travail de recevoir le reste des syndicats sans exception. En ce qui concerne l'amendement du code du travail, le ministre a affirmé qu'une mouture du projet de loi a été remise aux syndicats pour examen, formulation de propositions et enrichissement avec les travailleurs. Mais il a tenu à préciser que la mise à niveau des syndicats, qui sont au nombre de 65, est prévue pour le mois d'avril.