L'élection de Kheiredine Zetchi à la présidence de la FAF suscite beaucoup d'espoir quant à la «réhabilitation» du football algérien pour reprendre l'expression utilisée par le nouveau président lui-même, juste après son élection à la présidence de la fédération. Une mission difficile pour le nouveau patron de la FAF qui incarne la jeunesse et représente la nouvelle génération des dirigeants dans le football algérien. Toutefois, il risque fort bien de buter contre des présidents de clubs et de ligues habitués à une gestion archaïque pour ne pas dire opaque. C'est dans ce sens que Zetchi a évoqué la lutte contre la corruption dans le monde du football et la réactivation de la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs (DNCG). A première vue, il s'agit d'un programme ambitieux pour Zetchi, lequel sera confronté à la triste réalité du terrain. Cette réalité consiste en la composante de son bureau qui ne semble ne pas être à la hauteur de toutes les ambitions et les défis inscrits sur la feuille de route du président de la FAF. L'autre contrainte consiste en la mentalité des présidents de clubs, lesquels restent unis, malgré leurs divergences, quand il s'agit de préserver leurs intérêts. En ce sens, Zetchi est appelé à s'armer de patience et surtout ne pas baisser les bras puisque la concrétisation de tous les objectifs qu'il s'est assigné demandera du temps, beaucoup de temps ! Quand Zetchi évoque la lutte contre la corruption et la réactivation de la DNCG, il s'attaque de manière frontale aux clubs, habitués à dépenser l'argent de l'Etat, alors que ces mêmes clubs devaient assurer leur autofinancement depuis 2010, année du lancement du professionnalisme dans le football algérien. Il est vrai que le Paradou AC que dirige Zetchi est un club privé ne fonctionnant pas avec l'argent des subventions de l'Etat, mais cette logique n'est pas applicable aux autres clubs. Cela risque de créer un conflit profond entre Zetchi et les présidents de clubs pour ne pas dire la grande famille du football. Il en est de même pour la réactivation de la DNCG, laquelle a été mise en veilleuse en raison du manque de coopération de la part des présidents des clubs de Ligues 1 et 2. Le bureau fédéral de Zetchi semble déjà avoir les mains liées pour s'attaquer à la gestion des clubs quand on sait que ces derniers ont placé leurs éléments au sein même du bureau fédéral. Ils les ont mandatés pour être éligibles et intégrer la FAF. Cela signifie que ces membres du bureau fédéral bloqueront toutes les décisions allant à l'encontre des intérêts clubards des présidents. En termes plus clairs, la nouvelle équipe fédérale serait plutôt contrainte d'opter pour une politique de compromission à défaut d'opérer des changements en douceur, ce qui demandera beaucoup de temps. DTN : vers le maintien de Korichi et la nomination de Saâdane L'autre chantier qui doit s'inscrire dans le temps, c'est la restructuration de la Direction technique nationale (DTN). Zetchi est convaincu que le football algérien ne pourra pas se développer sans une DTN forte qui est considérée comme la colonne vertébrale du développement du football dans tous les pays. A cet effet, il a signifié qu'il compte garder l'actuel DTN, Taoufik Korichi qui a déjà accompli un travail à la FAF. Pour le nouveau président de la FAF, Korichi a entamé un travail qu'il faut poursuivre tout en renforçant la DTN. Il a également confié qu'il ferait appel à l'ancien entraineur de l'équipe nationale, Rabah Saâdane lequel a toujours fait part de son vœu de s'occuper de la formation et du développement à la FAF, son âge ne lui permettant plus d'activer sur le terrain en tant qu'entraineur. Zetchi qui tient à la formation et au développement dans le football, considère Saâdane comme le responsable qui convient à la tête de la DTN de par son expérience de plus de 40 ans dans le football algérien. Saâdane est appelé à gérer les Académies de la FAF et s'occuper du développement du football algérien avec un staff qu'il aura à choisir, tout en maintenant Korichi. En faisant appel à des techniciens et des experts, Zetchi compensera le manque ou le déficit qu'accuse son bureau fédéral dont certains membres ne pourraient pas apporter grand-chose en raison de leur manque d'expérience ou de qualification.