Alors que le contrat du géant américain Blumberg Grain, spécialisé dans la sécurité alimentaire et la réalisation de grands entrepôts pour le stockage horizontal des produits agricoles, avec l'Office national des céréales (OAIC) pour la construction de 200 silos à travers le territoire national, n'attendait que sa signature, depuis mai 2016, il semble que le projet en question rencontre des difficultés à se concrétiser. En effet, Philip Blumberg, fondateur et président de la société holding Blumberg Partners, cité par Miamey Today, estime que des blocages au niveau d'Alger empêchent la finalisation du contrat, affirmant que l'implication de Washington dans ce dossier permettrait de lever les obstacles rencontrés. En mars 2016, a-t-il rappelé, il avait rencontré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Alger, qui s'était montré très intéressé par l'offre américaine à la lumière de l'expérience égyptienne. Blumberg Grain avait mis sur pied un réseau de 100 installations de stockage en Egypte gérées par un seul centre de contrôle et de logistique au Caire. Selon Philip Blumberg, Sellal était désireux de mettre en place un système similaire en Algérie et un contrat a été élaboré pour la première phase d'un projet visant à réaliser quelque 200 sites pour le stockage de plus d'un million de tonnes métriques de blé, expliquera-t-il. Treize mois plus tard, les Américains constatent que malgré les assurances du Premier ministre algérien, le contrat n'a pas encore été signé. Blumberg Grain qui se prévaut d'un appui en Algérie à des niveaux différents de décision «y compris le Président, le Premier ministre et le ministre de l'Industrie», met en avant de son argumentaire, les pertes attendues chez les agriculteurs, qui tablent sur des récoltes conséquentes pour la saison, qui peuvent en perdre une bonne partie faute de lieux de stockage adéquats. Pour preuve, ils citent un article paru dans un journal algérien qui prévient d'une perte potentielle d'une grande partie de la récolte prometteuse de 2017-18 à cause des précipitations, des rongeurs et oiseaux en raison de «moyens de stockage obsolètes» tels que les parcelles en plein air et les anciens hangars inadéquats. Philip Blumberg accuse des bureaucrates algériens, sans les citer, de bloquer le projet, suggérant qu'ils sont «peut-être enracinés dans un parti pris anti-américain issu des alliances algériennes avec l'ex-URSS». A l'insistance du gouvernement algérien, il affirme que Blumberg Grain est allé jusqu'à leur proposer des dessins techniques et des dessins d'ingénierie pour ses systèmes. Les accusations du président de la société holding Blumberg Partners ne s'arrêtent pas là puisqu'il prêterait aux Algériens la volonté «de fournir nos modèles aux entités chinoises ou russes» ou à les fabriquer eux-mêmes. Pour David Blumberg, le P-dg de l'entreprise pour le Moyen-Orient et l'Afrique, qui a jusqu'à présent fait 44 voyages totalisant 130 jours à Alger, rappelle l'hebdomadaire américain, le Groupe ne veut pas lâcher l'affaire et mobilise toutes ses ressources pour obtenir l'accord d'Alger. Parmi ces dernières, il cite le soutien des plus hauts niveaux du gouvernement américain. «Plusieurs sénateurs et représentants du Congrès interviennent actuellement avec l'ambassadeur algérien», a déclaré David Blumberg, auquel cas, il menace tout simplement les Algériens d'un conflit ouvert et «dommageable» avec le Congrès, le président Trump et les médias. Pour le patron de Blumberg Grain, l'implication personnelle de Trump est envisagée puisque le projet, affirme-t-il encore, impliquerait la création de 2 400 emplois dans le centre-ville de «Trump Country», où il a promis plus d'emplois dans le cadre de son programme American Buy American. En guise de dernier message, il souffle le chaud et le froid, estimant que l'issue du dossier n'ira pas devant la justice, insistant sur le soutien du Premier ministre algérien et celui du chef de l'Etat. Pour rappel, Blumberg Grain travaille principalement avec les gouvernements des marchés émergents pour développer des réseaux d'infrastructures de stockage de nourriture qui réduisent les pertes post-récolte de plus de 50% à moins de 5%, multipliant par deux la production nationale de récoltes localisées. Pour l'Algérie, les prévisions américaines prévoyaient une économie de plus de 119 millions de dollars par an en matière de pertes des stocks et environ 5 000 postes d'emploi directs à créer.