48 heures avant la tenue des travaux de la 11ème réunion des pays voisins de la Libye à, Alger, et quatre jours après la rencontre entre les deux hommes forts du pays aux Emirats arabes unis, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, est depuis, hier, à Ghat, au sud de la Libye, première étape d'une tournée dans la région de Fezzan. Une visite qui intervient après celle entreprise, du 19 au 21 avril derniers, par Messahel, à l'est et à l'ouest de la Libye. Cette tournée, dans le cadre des efforts de l'Algérie pour rapprocher les parties antagonistes du pays, devra permettre au ministre de rencontrer les personnalités influentes d'une région qui pourrait être au cœur d'une nouvelle guerre entre l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar et les milices de l'Ouest. En avril dernier, des affrontements avaient opposé les forces de Haftar à des groupes rivaux, en vue de prendre le contrôle de la base de Tamenhant, située près de la ville de Sebha, à 600 km au sud de Tripoli. Souvent convoitée pour sa position stratégique, cette base aérienne de 15 km2 est la plus importante dans le sud de la Libye. Rappelons qu'après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, un vide politique et sécuritaire s'est créé, dans le sud du pays, une région désertique peuplée de tribus rivales, laissant place aux trafics en tous genres, à la montée en puissance de milices locales et de djihadistes. En janvier dernier, les pays participants à la 10ème session des pays voisins de la Libye, qui s'est déroulée au Caire, ont réitéré leur soutien au processus de dialogue entre les belligérants libyens pour parvenir à une solution politique consensuelle qui permettra au peuple libyen de préserver sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale et de créer ses institutions de façon à renforcer la lutte antiterroriste, dans le cadre de la concorde et de la réconciliation nationale. Les efforts pour rapprocher les parties libyennes en conflit ont commencé à se concrétiser avec la rencontre des deux principaux protagonistes de la crise, mardi dernier, à Abou Dhabi. Cette entrevue, la deuxième entre les deux hommes, depuis janvier 2016 et la désignation d'El Sarraj, à la tête du Gouvernement d'union nationale (GNA), a eu lieu «grâce à une médiation internationale et arabe», selon des informations proches de l'Est libyen. Les discussions devaient permettre de négocier des amendements à l'accord politique inter-libyen, signé en décembre 2015, sous l'égide de l'ONU et aux termes duquel le GNA a été créé pour tenter de sortir le pays du chaos. En février dernier, une rencontre, prévue au Caire, entre les deux rivaux n'avait, finalement, pas eu lieu. Des diplomates occidentaux ont qualifié la rencontre de «très importante» même s'il y a peu de chance qu'un éventuel accord entre les deux rivaux puisse changer la situation sur le terrain, selon Mattia Toaldo, expert au Conseil européen des relations internationales. Dans un communiqué, signé par al-Sarraj et diffusé mercredi dernier, les deux responsables libyens ont appelé à l'ouverture d'«un dialogue sociétal élargi pour consacrer les constantes nationales et construire un état démocratique civil», en Libye. Les deux responsables libyens ont salué, notamment, le rôle des Emirats arabes unis et de tous les pays frères et amis, notamment, les pays voisins, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie qui ont contribué au rapprochement des vues entre les partis politiques libyens. Alger a salué ces retrouvailles, affirmant que les rencontres entre les différents acteurs libyens, constituent une «avancée» et «participent au rétablissement de la confiance», évoquant également, la rencontre entre Aguila Salah, président de la Chambre des représentants et Abderrahmane Sweihli, président du Haut conseil d'Etat, le 22 avril dernier, à Rome.