Le président du Conseil présidentiel et non moins chef du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), issu de l'accord de paix de l'Onu de décembre 2015 à Skhirat, Fayez al-Sarraj, a rencontré, pour la deuxième fois, le controversé maréchal Khalifa Haftar, à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, a indiqué l'armée arabe libyenne (fidèle à Haftar) sur sa page facebook. Annoncée quelques heures seulement avant sa tenue, cette rencontre constitue un événement important que les parties impliquées dans la crise libyenne espèrent être un nouveau départ pour en finir avec la guerre et sortir de l'impasse politique en Libye. "Le maréchal Khalifa Haftar a rencontré mardi matin (...) Fayez al-Sarraj à Abou Dhabi grâce à une médiation internationale et arabe", a rapporté l'agence Lana News, loyale aux autorités, non reconnue de l'Est libyen, basées à Tobrouk. Le maréchal Haftar "a quitté la Libye lundi soir pour effectuer une visite officielle aux Emirats arabes unis" à l'invitation de son homologue émirati, selon cette même source. D'après la chaîne de télévision libyenne "218", les deux rivaux ont posé pour les photographes avant de s'entretenir "à huis clos". MM. Sarraj et Haftar devaient se retrouver à la mi-février au Caire, à l'initiative de l'Egypte, pour tenter de négocier des amendements à l'accord politique interlibyen. Mais Khalifa Haftar aurait refusé de voir al-Sarraj à la dernière minute, sans donner trop d'explications à ce refus. Fin avril, le président du Parlement élu de Tobrouk, Aguila Salah, s'est entretenu à Rome, sur initiative italienne, avec le président du Haut conseil d'Etat, Abderrahmane Souihli, pour tenter de trouver une issue aux désaccords politiques entre le GNA et le gouvernement non reconnu de l'Est libyen, dirigé par Abdellah al-Theni. Pour rappel, l'accord de Skhirat ne prévoyait aucun rôle pour M. Haftar, dont les forces contrôlent une grande partie de l'est de la Libye et tentent, depuis mars, de prendre le contrôle du Sud et du Sud-Ouest libyen, dans le cadre de l'opération "Sables mouvants", à laquelle le GNA a lancé une contre-offensive "Colère du désert". Mais le maréchal controversé s'est imposé comme interlocuteur incontournable après s'être emparé des principaux terminaux pétroliers du pays. Lyès Menacer/Agences