De nombreux pays œuvrent actuellement au rapprochement des deux parties et à prôner un règlement politique et pacifique à la crise libyenne. C'est le cas, par exemple, des pays voisins de la Libye, qui d'ailleurs tiendront une réunion le 8 mai prochain à Alger. En froid depuis des mois, le commandant en chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, et le président du Conseil présidentiel et Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez El Sarraj, se sont réunis mardi à Abu Dhabi, sous la médiation émiratie, pour discuter de l'avenir de la Libye. Selon des sources libyennes concordantes, les deux responsables auraient convenu du principe de faire taire les armes et d'aplanir leurs divergences par la voie du dialogue. La nouvelle a été accueillie avec soulagement par une population libyenne lassée par près de 6 ans de guerre civile et de terrorisme. Il s'agit de la deuxième rencontre entre El Sarraj et Khalifa Haftar après celle qui avait eu lieu en janvier 2016, peu après la désignation de M. Sarraj à la tête du GNA. Une autre rencontre devait les réunir il y a peu au Caire. Elle a cependant été annulée au dernier moment en raison de l'intransigeance des deux parties de faire chacune des concessions. Depuis, les pressions internationales se sont accentuées autant sur le gouvernement de Tripoli que sur celui de Tobrouk afin de les amener à reprendre les discussions, d'autant que la situation avait commencé à dégénérer sur le terrain. Les gouvernements rivaux de Tripoli et Tobrouk se seraient donc déjà entendus pour abroger l'article 8 de l'accord interlibyen de Skhirat, reconfigurer le Conseil présidentiel et bâtir une armée libyenne unifiée. L'amendement de l'accord politique interlibyen signé en décembre 2015, sous l'égide de l'ONU et aux termes duquel le GNA a été créé pour tenter de sortir le pays du chaos, devrait permettre l'intégration de Haftar et de son armée dans le dispositif institutionnel libyen reconnu par la communauté internationale. Le maréchal Khalifa Haftar et Fayez El Sarraj ont par ailleurs convenu de la nécessité de conjuguer leurs efforts pour éviter un éclatement de leur pays, lutter contre le terrorisme et faire barrage à toute intervention militaire étrangère. Eviter un éclatement de la Libye S'agissant de la reconfiguration du gouvernement provisoire libyen, les mêmes sources soulignent que les deux parties sont pour la mise en place d'un Exécutif indépendant du Conseil présidentiel. Les deux institutions seront assujetties, au plan légal, au Haut conseil d'Etat. Mais avant cela, les gouvernements de Tripoli et Tobrouk devront investir leurs efforts dans le règlement de la question des populations déplacées et de la crise du Sud libyen. Si les choses avancent dans le bon sens, les uns et les autres se sont dits favorables à l'idée de tenir des élections présidentielle et législatives en mars 2018. Les Libyens attendent à présent de Khalifa Haftar et de Fayez El Sarraj qu'ils passent des paroles aux actes. De nombreux pays œuvrent actuellement au rapprochement des deux parties et à prôner un règlement politique et pacifique à la crise libyenne. C'est le cas, par exemple, des pays voisins de la Libye. Les ministres des Affaires étrangères de ces pays ont d'ailleurs prévu de se réunir le 8 mai prochain à Alger. En mai 2014, l'Algérie avait accueilli la première réunion du Mécanisme des pays voisins de la Libye en marge de la Conférence ministérielle des Non-alignés lors de laquelle elle avait souligné la nécessité d'«opter pour la solution politique, seule garante de l'unité et de la souveraineté de la Libye ainsi que de la cohésion de son peuple». A noter que la rencontre d'Abu Dhabi intervient quelques jours seulement après un entretien, à Rome, entre le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et le président du Conseil d'Etat du gouvernement de réconciliation nationale, Abdul Rahman Swehli. Pour beaucoup, il y avait déjà là les prémices d'une entente entre Tripoli et Tobrouk. Il faut juste espérer maintenant que cette dynamique de réconciliation ne sera pas contrariée en cours de route. Les milices laissées sur le carreau, notamment celles qui sont actuellement alliées au gouvernement de Khalifa Al Ghowel, tenteront certainement le tout pour le tout pour pousser la situation au pourrissement.