Le budget supplémentaire (BS) 2017, entériné de fraîche date, a consacré une enveloppe de 1,87 milliard de DA aux chemins de wilaya. Il est question, en gros, de la mise à niveau d'une partie du réseau routier local classé sous la catégorie CW, bien qu'il existe quelques opérations ciblant la voirie urbaine. Est-ce suffisant ?«C'est une manne supplémentaire insuffisante mais précieuse quand même pour l'achèvement des projets de mise à niveau, de requalification et de réhabilitation du réseau routier CW et CC de la wilaya. Cependant, on aura beau injecter de l'argent dans le développement et la mise à jour du circuit routier local, cela reste insuffisant, voire même inutile, si le maillon entretien ne suit pas. La maintenance routière n'est pas du consommable mais un mécanisme en soi. A quoi sert la réalisation d'une infrastructure routière, quel qu'en soit le gabarit, si celle-ci n'est pas régulièrement entretenue par la suite ? Une route neuve aujourd'hui, c'est une route vieille demain. La route vieillit plus vite qu'on ne le pense. Sa durée de vie et sa rentabilité dépendent du degré de soin qu'on lui accorde», estime un membre de commission de transport de l'APW d'Oran. C'était d'ailleurs le nouveau chef de l'exécutif de wilaya, Mouloud Cherifi, lui-même, qui a fait le constat du manque d'entretien au niveau d'une partie - qu'il a eu à emprunter sans doute - du circuit routier desservant la wilaya et, par extrapolation, tout le maillage routier et autoroutier local. Et c'était à l'occasion du récent conseil exécutif et dans la foulée de l'examen du point relatif à l'entretien de l'environnement, aspect inscrit comme «priorité des priorités» sur son plan d'action et dont il veut faire un «dispositif pérenne et non une action ponctuelle et conjoncturelle», que le nouveau wali a évoqué le thème de la maintenance routière. L'ENTRETIEN, MAILLON FAIBLE DU CIRCUIT En attendant d'en savoir plus et d'y voir plus clair, notamment en ce qui concerne l'aspect organisationnel et le mode de travail intersectoriel - si tant est qu'il existe - le wali a jugé, à première vue, «disproportionnés» le matériel et l'effectif de la main-d'œuvre dont dispose la DTP, tels qu'énumérés en tout cas par un chef de service en l'absence de la directrice du secteur, dont dispose l'ex-«Ponts et chaussées» pour les besoins d'entretien routier. Il faut rappeler que la DTP s'est dotée en 2015-2016 de 12 Unités de surveillance et d'intervention routière (USIR), et devait porter cette flotte à 20 à la fin 2017, pour couvrir un réseau routier de 1.100 km, consistant en 20 km d'autoroute, 580 km de routes nationales (RN), 580 km de chemins de wilaya (CW) et 275 km de chemins communaux (CC). Ces unités devaient être réparties sur les quatre subdivisions de la wilaya, à savoir: Oran (188 km), Arzew (315 km), Es-Sénia (300 km) et Aïn El-Turck (300 km), sachant que chaque USIR est équipée d'un camion de 2,5 tonnes, un pick-up, un outillage, des fournitures de voirie, des accessoires de sécurité routière et de signalisation temporaire. DES USIR DEPASSEES PAR L'AMPLEUR DU PLAN DE CHARGE Au vu de l'état physique du réseau routier local, notamment les chemins intercommunaux, le moins qu'on puisse dire, c'est que l'impact du dispositif USIR est limité. D'aucuns estiment en fait que le plan de charge dépasse, et de loin, les moyens d'intervention effectifs mis à l'œuvre. Et quand on y ajoute le manque, voire l'absence, de coordination intersectorielle, notamment «collectivités locales-secteurs intervenants», le résultat ne peut être que pire. Il est à préciser que les 1,87 milliard de DA prélevés du BS 2017 de wilaya, doté d'une enveloppe budgétaire de 16,5 milliards de DA, pour la mise à niveau du réseau routier wilayal consiste en 80 millions de DA au titre des inscriptions du budget primitif (BP), 1 milliard de DA comme reliquat excédentaire reporté du compte administratif 2016 ainsi qu'une plus-value enregistrée dans le programme de l'ordre de 231 millions de DA. Il faut souligner qu'il a été procédé à une réduction globale de 208 millions de DA sur certaines opérations, au nombre de neuf, à savoir: l'aménagement de la voie urbaine reliant le boulevard du Millenium au boulevard de l'hôpital pédiatrique de Canastel, l'aménagement de la Zone des sièges, l'aménagement de la liaison entre CW 73 et la nouvelle cité AADL Aïn El-Beïda, le dédoublement de la route Oran-Aïn El-Beïda via le cimetière, le revêtement de la voirie urbaine à travers la wilaya, l'aménagement d'espaces verts à Haï Nedjma (Chteïbo), la réalisation d'une passerelle à l'entrée d'Es-Sénia et la réalisation d'une pénétrante à hauteur du CW 35. Rappelons, par ailleurs, que le BS 2017 est constitué de plusieurs ressources, dont notamment les recettes au titre du BP 2017, l'excédent reporté du compte administratif 2016 et le FCCL. La section fonctionnement-gestion est dotée d'une enveloppe budgétaire globale de 8,35 milliards de DA, quant à l'équipement-investissement, il s'est vu consacrer un montant de 8,2 milliards de DA. En ce qui concerne les dépenses prévues dans le cadre des programmes de wilaya, celles-ci s'évaluent à un montant global de 843 millions de DA. Pour la voie et réseaux divers (VRD), un montant de 448 millions de DA a été affecté, avec au total six opérations programmées.