Sans surprise, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a annoncé à ses partenaires économiques et sociaux, jeudi, la «feuille de route» du président Bouteflika, et recadré ensuite les rapports gouvernement-UGTA-patronat. Il annoncera également dans la foulée le report de la prochaine tripartite. Dans son communiqué, le Premier ministère délivre un message rassurant autant aux Algériens qu'aux opérateurs et partenaires sociaux. Et met fin définitivement à la polémique créée par l'ex-gouvernement avec le patronat. 'Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour améliorer le cadre de l'investissement, et pour cultiver des relations sereines avec les entreprises, dans le cadre de la loi'', assure le communiqué, qui ajoute que 'le Premier ministre a également informé les participants des tensions financières auxquelles fait face le pays, ainsi que de la feuille de route qui lui a été tracée par M. le Président de la République.'' Cette feuille de route porte sur la mobilisation 'des financements internes non conventionnels'', le maintien ' du soutien à la croissance dans tous les secteurs, y compris l'industrie, les services et l'agriculture'', 'préserver et rationaliser la politique publique de justice sociale et de solidarité nationale.'' Ce sont les grands axes que doit dorénavant mettre en oeuvre le gouvernement. Le 14 juin dernier, lors du dernier Conseil des ministres, le président Abdelaziz Bouteflika avait demandé à l'ex-gouvernement de prendre une série de mesures pour faire face ' à la crise des prix du pétrole, qui s'installe dans la durée et nous impose des défis majeurs.'' Le président Bouteflika avait, rappelle t-on, appelé (l'ex-gouvernement) à éviter 'le recours à l'endettement extérieur'', et à 'promouvoir des financements internes non-conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière'', rappelle-t-on encore. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui était accompagné par les ministres chargés des Finances, de l'Industrie et des Mines, du Travail, et du Commerce a rencontré au cours de cette réunion les premiers responsables (ou leurs représentants) de l'UGTA, du FCE, de l'UNEP, de la CIPA, de l'AGEA, de la CNPA, de l'UNI, de la CGEA, de la CGP/BTPH, et de la CAP, précise-t-on. Selon M. Ouyahia, cette rencontre intervient à la suite de 'la récente interpellation'' du président Bouteflika 'au gouvernement et à ses partenaires économiques et sociaux pour qu'ils donnent un exemple à la société en vue d'un élan de solidarité, de mobilisation et d'unité''. Et pour que 'l'Algérie relève le défi de la crise financière et qu'elle poursuive le processus de développement qu'elle a entamé il y a près de deux décennies.'' Dés lors, 'le Premier ministre a exprimé les sentiments de respect et de solidarité que le gouvernement nourrit à l'endroit de tous les travailleurs'', ajoutant que 'le gouvernement cultive aussi de la considération envers toutes les entreprises publiques, privées ou mixtes, qui constituent le levier de la croissance, de la création d'emplois et de la diversification de l'économie nationale'', précise le communiqué du Premier ministère. D'autre part, le Premier ministre a rappelé lors de cette rencontre, qui s'est tenue à huis clos, que 'la tâche du gouvernement consiste à appliquer les lois, y compris dans le secteur économique, mais dans la sérénité.'' «L'Algérie est un Etat de droit qui s'est doté de tous les instruments juridiques pour combattre toute atteinte à la loi, en s'appuyant sur une justice indépendante'', a-t-il souligné, avant de préciser que 'cette tâche consiste à œuvrer à l'application des lois, y compris dans le domaine économique avec toute l'efficacité voulue», mais «aussi dans la sérénité et la quiétude et non en semant le trouble et la confusion». Il ferme ainsi définitivement la parenthèse Tebboune. Ouyahia a également affirmé devant les représentants du patronat et le SG de l'UGTA que la politique sociale du gouvernement constituait une constante fondée 'sur la justice sociale et la solidarité nationale'', assurant les travailleurs et tous les citoyens que cette politique sociale sera maintenue par le gouvernement''. Il a estimé que «l'Algérie avait clos depuis 30 ans déjà le débat idéologique autour de la nature de son économie, une économie de marché à dimension sociale». «Donc, le vrai défi réside dans l'amélioration de cette économie pour le bien-être du peuple algérien et pour préserver l'indépendance économique du pays», assure-t-il. Comme il a exprimé 'les sentiments de respect et de solidarité que le gouvernement nourrit à l'endroit de tous les travailleurs», ajoutant qu'il «cultive aussi de la considération envers toutes les entreprises publiques, privées ou mixtes, qui constituent le levier de la croissance, de la création d'emplois et de la diversification de l'économie nationale». Dans une déclaration faite à l'issue de cette réunion, Ahmed Ouyahia a indiqué que le gouvernement a 'informé ses partenaires sociaux des difficultés financières du pays. C'était aussi une occasion pour aborder et relever ce défi'''. 'Le gouvernement adresse aux citoyens une lettre dans laquelle il les informe de la difficulté de la situation, et la volonté du président à renforcer l'économie nationale, comme le gouvernement reste attaché à la préservation de la justice sociale et la solidarité nationale'', a-t-il ajouté. De leur côté, l'UGTA et les organisations économiques présentes à cette rencontre ont assuré le gouvernement de leur pleine disponibilité à 'concourir aux efforts du pays pour la poursuite de la dynamisation de la croissance et la préservation de sa souveraineté économique nationale.'' Dans une déclaration commune signée par Abdelmadjid Sidi Saïd et publiée sur la page Facebook du président du FCE, ils affirment que cette rencontre permet aux partenaires du gouvernement 'd'approfondir leur discussion et de renforcer leur approche consensuelle par la réaffirmation de leur engagement à accentuer davantage leur démarche collective pour relever les défis économiques et sociaux contenus dans le programme du chef de l'Etat''.