Aïn El Turck constitue, désormais depuis ces trois dernières années, le point de chute pour des dizaines de Subsahariens, pour la plupart clandestins, en quête de travail dans le secteur de la construction, notamment. Leur nombre s'accroît au fil des jours, en raison notamment, des nombreux chantiers de constructions, essaimés à travers cette commune. Ils sont sollicités en raison, à priori de leur main-d'œuvre bon marché. Certains leur offre en plus le gîte sur les lieux de leur travail, comme c'est souvent le cas des propriétaires d'habitations où ils sont appelés à procéder à des aménagements et/ou à des travaux de jardinage et d'entretien, entre autres. Fuyant en majorité les troubles prévalant dans leur pays d'origine, ces Subsahariens se font recruter dans ces chantiers, le temps d'économiser de l'argent et ce, pour un certain nombre d'entre eux, dans le but évident de financer leur participation à une traversée clandestine vers les côtes du Vieux continent' à partir des plages côtes de cette contrée. «Mon principal objectif est de rejoindre mes compatriotes en Europe. Pour financer mon voyage vers l'Europe, je travaille dur afin d'amasser le maximum», a fait remarquer un jeune Malien, exerçant en qualité de maçon, dans un chantier, situé à Cap Falcon, sans pour autant révéler comment rallier ce continent du moment qu'il ne dispose pas, en toute vraisemblance, de documents de voyage, selon son employeur. Presque le même son de cloche s'est fait entendre chez d'autres interlocuteurs subsahariens, abordés à ce sujet. Toujours est-il qu'un certain nombre d'entre eux, n'ayant pas apparemment trouvé un emploi, s'adonnent à la manche pour subvenir à leurs besoins. D'autres encore, qui semblent néanmoins se désintéresser des traversées clandestines, se sont reconvertis en revendeurs à la sauvette. Ceux-là exposent une variété de produits et autres articles, allant du khôl, au henné, en passant par les paires de lunettes et autres fétiches, sur des toiles étalées à même le sol, dans les rues d'Aïn El Turck. Au fil des jours, ils ont cependant, réussi à s'insérer dans le paysage. Vivant en communauté, certains de ces Subsahariens louent des masures dans les bidonvilles où ils s'entassent à plusieurs dans des conditions de vie déplorables. On rappelle la présence de 19 clandestins subsahariens, de différentes nationalités, parmi les 42 harraga, qui se sont entassés dans des boat people', pour tenter d'atteindre les côtes de la péninsule ibérique, quelques jours avant l'entame de la saison estivale, et ayant été, finalement, interceptés au large des Andalouses par les gardes-côtes de la façade maritime ouest. En effet, cette «nouvelle vague» de candidats à l'émigration clandestine, venus de différents pays subsahariens, suscite beaucoup d'interrogations à Aïn El Turck, qui semble avoir été choisie par ces Subsahariens, en situation irrégulière, comme un tremplin pour tenter de rallier, clandestinement, les côtes du Vieux continent', par voie maritime. «Cette éventualité est synonyme d'un rush considérable de clandestins subsahariens vers la commune où ils ont plus de chance de trouver un emploi temporaire et ce, en raison de la multitude de chantiers de construction, qui y se ont installés. L'argent amassé leur permettra, certainement, de financer leur folle traversée» a commenté un riverain bien au fait des agissements frauduleux de passeurs, qui écument cette partie de la wilaya d'Oran. Il importe de noter, dans ce contexte la relative accalmie, qui a duré un peu plus d'une année, du phénomène de la traversée clandestine. Mais quelques mois avant le début de la saison estivale, de nouvelles tentatives ont été enregistrées : plus de 300 harraga' interceptés par les gardes-côtes de la Marine nationale, au large d'Aïn El Turck. Les bonnes conditions météorologiques, avec une mer calme et l'absence de vent, ont constitué les principaux facteurs ayant favorisé les nouvelles tentatives d'émigration clandestine. Selon des sources concordantes, les plages des localités La Madrague et Les Coralès et à un degré moindre Les Andalouses, dans la daïra d'Aïn El Turck, ainsi que celles de Madagh, sur le territoire de la commune d'Aïn El Kerma, dans la daïra de Boutlélis, ont constitué le point de départ pour ces boat people'. La grande majorité de ces embarcations de fortune, payées au prix fort, n'ont, évidemment, pas tenu la mer et ce, au grand dam de ces jeunes et moins jeunes. Nos sources font état des agissements frauduleux de rabatteurs, faisant partie de réseaux spécialisés dans l'organisation de traversées clandestines, qui ont pour mission de ferrer le poisson, en faisant les éloges de leurs prétendues réussites de traversées clandestines. De nombreux Subsahariens clandestins ainsi que des jeunes et moins jeunes d'Oran et de ses régions limitrophes, sont tombés dans les filets de ces passeurs. Certains ont failli laisser leur vie.