La bidonvilisation tend à prendre des proportions démesurées et semble à priori être devenue un phénomène incontrôlable dans certaines zones ceinturant la ville d'Oran, où de véritables réseaux contribuent à son étendue à travers des agissements frauduleux. La sortie nord-ouest d'Oran reflète la pitoyable image de ce constat négatif, en s'illustrant à travers l'avancée effrénée des regroupements de masures hideuses construites en parpaing et de la tôle ondulée, qui ne cessent de foisonner dans les abords immédiats du bourg communément appelé «Coca». Un véritable village, disposant même de locaux commerciaux, a tendance à s'étendre crescendo et insidieusement au fil des jours dans cette partie de la ville, et ce avec tous les impacts négatifs, qui en découlent sur l'environnement, notamment le domaine forestier. En effet, selon des sources proches de la commission de l'environnement de l'APC d'Oran, plus de 150 nouvelles constructions illicites ont été érigées ces trois derniers mois en flanc de montage près du terminus de la ligne 17 et sur les abords de la route menant vers la corniche supérieure. Le constat établi sur le terrain, des dizaines de constructions illicites, érigées au vu et au su de tout un chacun, ont fait leur apparition ces derniers jours à la sortie de ce bourg, à un jet de pierre de la RN 2 reliant Oran à la commune de Misserghine. Et comme le ridicule ne tue point, certains contrevenants n'ont pas, en effet, hésité à réaliser des espaces destinés à la pratique de différentes activités commerciales. Selon des sources concordantes, le récent relogement dans une cité à Tlélat de familles indues occupantes d'un regroupement de constructions illicites, dans les quartiers Les Planteurs et Ras El-Aïn, a incité d'autres à ériger des masures pour bénéficier de cette aide de l'Etat. Du coup, de véritables réseaux spécialisés dans la vente de lots de terrain, propriété des domaines publics et forestiers, se sont installés sur les lieux pour exploiter cette aubaine. Cette activité illicite et grandement lucrative, qui semble avoir de beaux jours devant elle, se pratique au vu et su de tout un chacun à la faveur d'une certaine complaisance. Le même déplorable constat est également relevé sur les deux côtés de la route menant à la municipalité de Mers El-Kébir. Des arbres, qui embellissaient jadis les zones boisées ceinturant les deux côtés de cet axe routier accédant à la route de la corniche supérieure, ont été carrément arrachés pour permettre la construction d'un groupement de masures, gonflant ainsi l'étendue du bidonville mitoyen de Coca. Ce piteux état de fait contribue malheureusement à l'ampleur de la dégradation de l'environnement avec les amas d'ordures ménagères, déposées par les indus occupants des constructions illicites, qui jonchent désormais ces lieux. Toujours est-il que la bidonvilisation, qui semble gagner du terrain, dans les deux sens du terme dans certaines zones de la wilaya d'Oran, gangrène grandement l'environnement et enlaidit les paysages. L'hideux regroupement de baraques, qui vient de naître à la sortie dudit bourg, constitue l'une des preuves irréfutable. Selon les déclarations formulées au Quotidien d'Oran par les indus occupants, «ce nouveau bidonville, constitué de dizaines de masures, a pris forme il y a deux ou trois années. Les réseaux proposent à la vente des superficies d'environ quatre mètres carrés, entre 15 et 20, jusqu'à 30 millions de centimes négociables. La main-d'œuvre est disponible sur place, en contrepartie évidemment d'une autre somme d'argent». Ce sont généralement des Subsahariens clandestins qui sont recrutés pour cette tâche. Au sein de ces lieux, visibles à l'œil nu pour les usagers de cet axe routier très fréquenté durant la saison estivale, des individus sont régulièrement affairés à la construction de baraques où autre extension illicite. Certaines de ces masures sont réservées à des familles, qui ont sollicité des membres de réseaux. Le Quotidien d'Oran a aussi pu constater de visu la récente naissance d'un regroupement de constructions illicites entourées d'amas de détritus et autres déchets de matériaux de construction, véritable garde-manger pour les chiens errants, rats et autres animaux nuisibles. Les odeurs pestilentielles embaument les senteurs de la végétation dans cette zone promue, comble de l'ironie, à abriter des projets dans le cadre de la promotion du tourisme, qui bat de l'aile depuis des années. Toujours est-il que les bidonvilles ceinturant la ville d'Oran, où s'entassent dans la précarité la plus absolue des dizaines de familles, source d'un éventail de maux de la société, ne cessent de défigurer les paysages en piétinant de grandes superficies du domaine forestier.