L'ambassadeur de France, à Alger, explique que le refus de visa est lié, généralement, à la fiabilité des documents fournis dans le dossier du demandeur. Il note cependant, que «le visa n'est pas un droit». Aux questions des journalistes sur les raisons d'un refus de visa par les services consulaires français, en Algérie, l'ambassadeur de France a insisté sur la constitution du dossier du demandeur et la fiabilité des documents fournis. Les fonctionnaires du Consulat général, à Alger, donneront, eux aussi, la même réponse. «Le dossier doit contenir tous les documents exigés, les justificatifs de l'hébergement, réservation d'hôtel ou attestation d'accueil en France, les ressources financières, l'assurance, attestation de travail ou autre justificatif, de la situation du demandeur, tout doit être clair ( ), » soutiennent-ils, tous. L'on reprend la question pour indiquer que parfois, le refus semble devenir systématique, quand on sait que beaucoup de jeunes demandeurs, dès qu'ils ont un premier refus, l'ont à chaque fois qu'ils postulent pour un visa. « Non, le refus n'est pas systématique, le dossier n'est, certainement, pas complet ou les documents fournis posent un problème de fiabilité, » nous disent les fonctionnaires du Consulat général présents mercredi dernier, aux côtés de l'ambassadeur, au moment où il animait une conférence de presse. «Plus de 50% des étudiants ont pris des réservations d'hôtels, pour avoir leur visa mais les ont annulé 48h après, ça pose problème à la police des frontières, » fait savoir Xavier Driencourt. Tous les diplomates s'accordent à dire que «le profil d'une personne qui n'échappe pas à un refus est, en évidence un jeune, sans ressources, sans emploi ( ), le profil de celui qui ne compte pas revenir .» L'ambassadeur affirme, dans le même ordre d'idées, que « l'écrasante majorité des étudiants algériens ne reviennent pas. » Pour trancher sur toute question sur les refus de visas, il répond, clairement, «le visa n'est pas un droit dans tous les pays du monde. » Il précise alors que « c'est une décision discrétionnaire de l'administration, c'est, elle seule, qui décide de le délivrer ou non.» La réponse de Xavier Driencourt ne souffre d'aucune ambiguïté. Il rappellera, cependant, qu'«en cas de refus, il y a possibilité de recours en France, le demandeur peut adresser sa requête aux institutions habilitées. » L'ambassadeur de France à Alger mettra, par ailleurs, en évidence « la politique migratoire européenne » pour expliquer l'insistance des instances consulaires et de la police des frontières sur la fiabilité des documents fournis par les demandeurs de visas. «La France est l'un des chefs de cette politique, nous avons un certain nombre de difficultés en matière de migration clandestine, les contrôles doivent, donc, être importants aux frontières, » estime-t-il. La question de la réciprocité de la délivrance des visas entre l'Algérie et la France a été effleurée, d'une manière subtile, par les diplomates français. « Je viens de prendre mes fonctions, j'attendais mon visa , » avait dit l'un d'entre eux à l'ambassadeur qui demandait à quelle date était-il venu à Alger. On apprendra, au passage, que 24 nouveaux fonctionnaires français ont été nommés à Alger, depuis le 1er septembre dernier et ce, pour appuyer les équipes du consulat général, dans la gestion de «l'augmentation spectaculaire des demandes des visas.» L'on sait que les consulats algériens en France ne donnent que rarement le visa pour les ressortissants français, désirant se rendre en Algérie. La question a été posée, à maintes reprises, aux autorités concernées par des journalistes algériens mais sans réponse convaincante. L'on rappelle par exemple que pour la couverture des dernières élections législatives, rares sont les journalistes français qui ont eu leur visa algérien, alors qu'ils étaient très nombreux à en avoir formulé la demande. Les raisons invoquées par les autorités algériennes ont toujours étaient les mêmes. « Les journalistes français ne respectent jamais l'emploi du temps qu'ils inscrivent dans leur demande de visas, ils font, toujours autre chose, parfois ils ne font même pas la couverture pour laquelle ils sont venus, en Algérie ,» nous disent des responsables. Dans sa conférence de presse de mercredi dernier, Driencourt a estimé qu' «il faut qu'on adapte nos matériels, l'encadrement de nos services, nos logistiques pour répondre à l'explosion de la demande, si on veut encourager les relations, entre les deux pays, on doit l'adapter ».