Le consulat de France à Alger a accordé 5500 visas long séjour aux étudiants algériens voulant poursuivre leurs études dans ce pays en 2008. C'est ce qu'a indiqué l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, lors d'un point de presse animé hier. Le diplomate français affirme que son pays n'a pas consacré de quota pour les étudiants algériens. Ces derniers, affirme-t-il, sont avantagés. « Si nous avions 10 000 bons dossiers, nous aurions 10 000 visas pour les étudiants », déclare-t-il, en précisant que le traitement des dossiers des étudiants s'est nettement amélioré depuis la mise en place des tests de maîtrise de la langue française. « Nous voulons que les étudiants algériens réussissent dans leurs études en France », a-t-il précisé. Outre les visas d'études, la demande de visa a enregistré, selon le consul général de France à Alger, Francis Heude, une progression de l'ordre de 3% en comparaison avec le nombre de dossiers reçus en 2003. « Nous avons constaté, pour les 9 premiers mois de 2009, une augmentation de 3% des demandes de visa depuis l'instauration des frais de visa en 2003 », explique-t-il. Cela est dû, argue-t-il, à l'amélioration des conditions d'accueil des demandeurs de visa et au traitement rapide de leurs dossiers depuis la mise en place, il y a une année, du nouveau dispositif de délivrance de visa par le consulat de France à Alger. La réussite de ce dispositif, annonce Xavier Driencourt, a encouragé le consulat à l'étendre à Oran et Annaba avant la fin de l'année prochaine. « La prochaine étape sera d'étendre ce dispositif, si possible avant la fin de l'année 2010, à Oran et Annaba pour que les demandeurs de visa bénéficient des mêmes conditions de délais, d'accueil et de gestion des dossiers, comme cela se fait à Alger », dit-il. Pour le diplomate français, le dispositif en question a même permis de réduire le taux de refus de visa à 35,5% en comparaison avec les années précédentes. « Sur un total de 210 659 demandes de visa pour la France enregistrées en 2008, 132 135 ont été accordés, soit un taux de refus de 35,5%. En 2005, sur un total de 266 000 demandeurs, 131 705 visas ont été accordés, ce qui représente un taux de refus de 48,6% », illustre-t-il, en précisant que 90% des visas accordés sont de court séjour, contre 32,53% de visas de circulation. Pour ce qui est des critères d'octroi du visa, il précise que ce document est délivré conformément aux accords de Schengen, portant notamment sur les ressources du demandeur, sur sa situation socioprofessionnelle et sa capacité à prendre en charge son séjour dans l'espace Schengen. Si pour les personnes souhaitant renouveler leur visa la tâche est plus facile, les primo-demandeurs, eux, doivent fournir des garanties de « bonne volonté ». « Le consulat a besoin de garanties complémentaires et le traitement des dossiers se fait au cas par cas. Nous devons analyser le risque migratoire, il ne faut pas se le cacher », souligne-t-il. Même pour cette catégorie, « le taux de refus a baissé en passant de 80% quand l'étude des dossiers se faisait à Nantes à 30% actuellement ». L'ambassadeur de France en Algérie revient également sur le traitement des dossiers des Français désirant se rendre en Algérie par les consulats d'Algérie en France. A ce sujet, il précise que les hommes d'affaires français ne viennent pas en nombre en Algérie à cause du problème de visa. « Les investisseurs français obtiennent des visas de trois mois et ils sont contraints de fournir le même dossier pour en obtenir de nouveau. Un investisseur a besoin de voyager plusieurs fois en Algérie pour prospecter le marché et actuellement cela est impossible. C'est ce qui les a découragés », lance-t-il.