Précision - «Les Algériens doivent être rassurés. Le contrôle des retours n'est pas une mesure discriminatoire. C'est une pratique ancienne et universelle», a souligné Xavier Driencourt. Le diplomate français, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse organisée par le quotidien Algérie News, a assuré que «ce n'est pas une pratique nouvelle, ni propre à l'Algérie». Cette mesure introduite récemment par les missions consulaires de France en Algérie, consiste, faut-il le rappeler, à faire obligation aux citoyens algériens bénéficiaires de visas Schengen, d'adresser la carte d'embarquement du voyage, dès leur retour en Algérie, aux consulats concernés. L'ambassadeur français à Alger a expliqué que «certains demandeurs de visa posent problème et génèrent des doutes sur leurs intentions réelles». «Donc, la pratique consiste à donner le visa, à faire confiance, mais à demander à la personne, à son retour, de nous retourner sa carte d'embarquement», a-t-il précisé, en notant que cette pratique ne s'applique qu'à 4,25% des Algériens, sans toutefois dire de quelle catégorie il s'agit. «Il y a des contrôles dans les consulats français en Algérie et dans un grand nombre de pays. Il y a eu un rapport publié par le Sénat en 2007 qui a donné instruction au gouvernement de procéder à des contrôles systématiques», a encore expliqué M. Driencourt. «Cette procédure a été publiée sur le site de l'ambassade en août 2007. » a-t-il ajouté. Il faut rappeler, dans ce sens, que le ministère algérien des affaires étrangères avait demandé des clarifications concernant cette mesure. « Cette procédure, qui n'est pas prévue par le code communautaire européen, est inacceptable dans la mesure où elle se fonde injustement et arbitrairement sur une présomption de séjour illégal pour tous les nationaux bénéficiaires de visas établis par les consulats français», explique une source au ministère des Affaires étrangères, citée par le quotidien électronique TSA. Selon cette source, «la partie française a été invitée à reconsidérer cette procédure abusive et attentatoire, tant à la dignité de nos ressortissants qu'à la libre circulation des personnes». Sur un autre plan, l'ambassadeur français est revenu, lors de cette conférence de presse, sur la question de la circulation des personnes. Ainsi, il a indiqué que le taux de refus des visas a baissé en 2011. «Sur les 128 000 dossiers déposés au niveau du consulat de France à Alger, 100 000 visas ont été accordés, soit un taux de refus qui est en baisse de 28%.», a noté le diplomate français. Selon lui, le nombre de visas de circulation, qui représentent plus de 40% des sésames accordés, a connu une hausse considérable. Il a également rappelé que des facilités ont été introduites pour les avocats, les dentistes et les journalistes.