De nouvelles dispositions seront prévues en 2018 pour les futurs pèlerins algériens se rendant aux Lieux Saints. Des discussions devront avoir lieu prochainement entre les autorités algériennes et saoudiennes pour améliorer d'abord les conditions d'accueil et de séjour des pèlerins algériens, ensuite une hausse du quota de hadjis algériens. C'est ce qu'a annoncé jeudi à Alger l'ambassadeur d'Arabie saoudite en Algérie, Sami Ben Abdellah Essalah, qui a expliqué qu'une rencontre aura lieu prochainement entre le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa et son homologue saoudien. L'objet de cette rencontre sera notamment l'examen du quota de pèlerins algérien pour le hadj 2018. Le quota actuel de l'Algérie est de 36.000 hadjis, et il devrait augmenter de 4.000 pour que le nombre global soit de 40.000 personnes. La hausse du nombre de hadjis cette saison aux Lieux Saints est motivée par la fin des travaux d'extension de la grande mosquée de La Mecque ainsi que la construction de nouveaux hôtels. Le nombre de 40.000 hadjis devrait être discuté entre les deux ministres, et il est probable qu'il soit plus important. L'autre point que les deux ministres devraient également aborder sera celui du nombre des agences de voyages devant encadrer et prendre en charge les pèlerins algériens. Un dossier d'ailleurs devenu une priorité pour les autorités algériennes après les scandales qui avaient émaillé le hadj 2016 et quelques incidents en 2017, avec des pèlerins escroqués ou très mal pris en charge, ou tout simplement qui n'ont pu partir, faute de visas. Car sur le dossier des agences de voyages organisant le hadj, l'ambassadeur saoudien a indiqué qu'il avait demandé l'année dernière au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et à l'Office national du hadj et de la omra (ONHO), que le quota de chaque agence ne dépasse pas les 500 hadjis pour garantir l'organisation sur les Lieux Saints. Le hadj 2017, après celui de 2016, qui a été marqué par plusieurs scandales dont des hadjis laissés en rade ou dont le séjour avait été écourté alors qu'ils avaient payé la totalité de leur séjour, a été globalement satisfaisant, de l'avis des responsables du ministère. Après les désagréments dus à certains voyagistes en 2016, le hadj 2017 a été «une réussite» avait déclaré M. Mohamed Aissa. A l'issue de la réunion qui s'est déroulée en présence du président de l'Office national du hadj et de la omra (ONHO), Youcef Azzouza et du président de l'institution «Ettawaffa» des pays arabes en Arabie saoudite, début septembre dernier à la fin du hadj, le ministre a félicité «les membres de la mission qui ont accompli un travail colossal en matière d'action de proximité, d'accompagnement et de satisfaction des demandes des hadjis malgré leur nombre élevé en raison de l'augmentation du quota de l'Algérie à 36.000 hadjis et l'exiguïté des lieux pour l'accomplissement des rites du hadj notamment à Mina». «L'appréciation de l'institution «Ettawaffa» quant au succès de cette saison du hadj prouve que nous avons mené à bien la mission qui nous a été confiée, non seulement en ce qui concerne les critères que nous avons arrêtés mais aussi ceux définis par le gouvernement saoudien», a précisé le ministre, selon lequel «nous avons été félicités et encouragés, et nous nous sommes engagés avec le président de l'institution saoudienne à assurer la réussite des prochaines saisons du hadj». Cependant, il a expliqué dans des déclarations à la presse que certains moutawifin d'Arabie saoudite «n'étaient pas à la hauteur de leur mission et que l'institution «Ettawaffa» prendra les mesures nécessaires à leur encontre». «Le ministère saoudien du hadj et de la omra s'est saisi de la question», a-t-il dit. Il a ainsi rappelé le communiqué des autorités saoudiennes sur les conditions de certains pèlerins «algériens en particulier et les prestations qui leur ont été prodiguées». «L'intérêt des autorités saoudiennes émane principalement du lien de fraternité existant entre les hadjis algériens et cette institution et entre les deux peuples, outre la volonté de coopérer et d'aller de l'avant», avait-il relevé. M. Aïssa a précisé que «les manquements relevés n'ont pas été jusqu'à provoquer des dissensions mais ils ont causé des désagréments au pèlerin algérien et l'ont empêché de se consacrer entièrement à l'accomplissement des rites. Ce qui n'est pas toléré, ni par les Algériens ni par nos frères Saoudiens qui ont pris des mesures fermes à cet effet». D'autre part, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs devrait également serrer la bride aux agences de voyages, pour qu'il n'y ait plus d'arnaque de hadjis ni de mauvaise prise en charge. La disposition des autorités saoudiennes d'accorder jusqu'à 500 pèlerins par agence de voyage doit être également accompagnée par des prestations irréprochables de ces mêmes agences. Déjà, en 2016, après les scandales en série provoqués par certaines agences de voyages, M. Mohamed Aïssa avait annoncé que son département était en train de réfléchir à l'éventualité de ne plus accorder aux agences de voyages les prestations liées au hadj et à la omra, et l'attribuer à une agence nationale, privée ou publique. Trois agences publiques (ONAT, TCA et Altour) prennent en charge annuellement plus de 50% des hadjis. Quant au montant du prix du hadj, il sera, en 2018 également, très élevé, d'autant que sur le marché des changes, le dinar est au plus bas. En 2017, le coût du hadj était de 376.000 DA pour chaque pèlerin, plus 120.000 DA pour le prix du billet d'avion.