Ce n'était pas «une tripartite bis» ni une «tripartite parallèle», la réunion ayant regroupé hier, au siège du FLN, à Hydra, l'UGTA, le FCE, et les cadres du FLN était une «rencontre conviviale et de consensus », dira le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. Pour ne pas dire qu'il s'agit d'«une rencontre de mise au point ou de tirs croisés ». Le secrétaire général du Front de libération nationale, Dja- mel Ould Abbès, a beaucoup insisté lors de son intervention sur le soutien de son parti à la Charte pour le partenariat public-privé signée lors de la dernière tripartite entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat. Affirmant que son parti qui est majoritaire dans les deux chambres ne peut en aucun cas être contre les décisions prises par le président de la République. Voulant rectifier le tir, Djamel Ould Abbès a affirmé que certains ont voulu coller des étiquettes au parti majoritaire en disant que le FLN est contre « le PPP et contre la privatisation ». Or dit-il, le parti FLN a juste émis des avis sur la nécessité de préserver les secteurs stratégiques. Faut-il le rappeler, le SG du FLN avait critiqué récemment à partir de Souk Ahras, la Charte pour le partenariat public-privé et par ricochet les initiateurs de cette fameuse charte, en l'occurrence son rival Ahmed Ouyahia. Il avait affirmé justement que «le secteur public est stratégique» et qu'«il s'agit d'une ligne rouge qu'il ne faudra pas franchir». Le patron du FLN a précisé que son parti n'a nullement l'intention d'évincer le Premier ministre Ahmed Ouyahia en précisant que «nous ne sommes pas des putschistes ». Et d'indiquer que le Premier ministre a été installé par le président de la République et le FLN ne peut en aucun cas contester ou s'opposer aux décisions du président du parti. Pour sa part, le patron du FCE, Ali Haddad, a préféré faire une « mise au point ». Il a carrément signifié lors de son intervention que « le FCE refuse catégoriquement les accusations irresponsables émises contre le patronat et refuse les préjugés sur les intentions du patronat et sur les lignes rouges à ne pas franchir concernant le secteur public». Il dira sur un ton ferme. « On ne permet à aucune partie de nous donner des leçons sur le patriotisme économique, car c'est nous qui sommes sur le terrain et c'est nous qui connaissons parfaitement les difficultés ». Et d'enchainer : « nous refusons les lignes rouges imposées et dictées dans les salons ». Poursuivant ces attaques contre ceux qui ont accusé le patronat de « prédateur » et de vouloir privatiser les entreprises publiques, Ali Haddad dira que le patronat connait parfaitement « ces lignes rouges ». «Des lignes rouges qui empêchent l'épanouissement de l'économie nationale ». Et d'ajouter : « les lignes rouges sont en fait le monopole des entreprises étrangères sur les secteurs stratégiques ! » Le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd a défendu bec et ongles son syndicat et le FCE. Il a affirmé à maintes reprises que les signataires et ceux qui ont ratifié cette charte « ne sont ni bradeur, en ce qui nous concerne, ni des prédateurs en ce qui concerne le FCE». Pour Sidi Saïd, cette charte est venue sauver le secteur public qui est actuellement dans « une situation flottante ». Et de préciser que le PPP est en fait « un acte qui peut nous faire sortir de la crise et un acte de souveraineté.» C'est, dit-t-il, « un renouvellement de l'activité économique». Et d'insister « l'Etat ne doit plus vendre du poulet, tout de même, l'Etat doit s'occuper exclusivement des secteurs stratégiques ! » Sidi Saïd conclut en affirmant, « je préfère un partenariat avec le secteur privé national au lieu de donner des projets à Paul et à Jack ».