Des familles sinistrées, dont certaines occupent des caves depuis plus de deux décennies, dans la cité Lescure, situé dans le quartier Plateau St Michel, et dans les cités de l'USTO se sont rapprochées du «Quotidien d'Oran», pour exprimer leur désarroi face aux déplorables conditions de vie qu'elles endurent. « Nous vivons le calvaire depuis des années et nos enfants sont, constamment malades. Nous avons, en vain saisi, à maintes reprises, à travers des requêtes, les responsables concernés pour mettre un terme à notre situation de déliquescence, qui n'a que trop perduré. Nous demandons notre droit à un relogement ». Ces familles interpellent, une fois de plus, le wali d'Oran pour prendre en considération leurs doléances et de les inscrire dans le prochain quota de distribution de logements sociaux. Il importe de signaler que selon une source proche de ce dossier, qu'environ 1.300 caves sont occupées, illicitement, par des familles, à Oran. La majorité de ces caves sont essaimées à travers les quartiers de Yaghmoracen, USTO et Es Sédikia et Plateau St Michel. Espérant avoir un logement social, certaines familles n'ont pas hésité a débourser de grosses sommes pour acheter une cave ou une pièce sur une terrasse. La crise de logement et l'exode rural ont poussé un grand nombre de ces familles à occuper les parties communes des immeubles. Dépourvues du strict minimum des conditions de vie requises, pas d'aération, cohabitation avec les collecteurs de toutes sortes, taux d'humidité surélevé, odeurs nauséabondes des circuits d'assainissement, mitoyenneté avec les rats et autres différentes espèces d'insectes, ces caves sont occupées par ces familles sinistrées, au même titre que les terrasses et les buanderies. Le mois d'avril dernier, et dans le but d'actualiser la base de données en prévision des prochaines opérations de relogement, une opération de recensement des occupants des caves a été menée par les services de la wilaya, et à leur tête, des représentants de la daïra, de la commune et de l'Office de la promotion et de la gestion immobilière. Cette opération de recensement a ciblé les caves et les terrasses du centre-ville et des différentes cités implantées, à travers les secteurs urbains de la commune d'Oran. De son côté, l'OPGI a mis en place une commission spéciale qui s ́est assignée les missions de recensement avec exactitude des biens détournés par des tierces personnes. Notons que dans l'espoir d'accrocher le ministre de l'Habitat, lors d'un visite de travail effectuée à Oran, la semaine dernière, pour les occupants des caves, dans des immeubles à l'USTO, un groupe de quelques dizaines manifestants, des femmes pour la plupart, l'attendait, pancartes en main. « Faites-nous sortir de l'enfer ! ». Bravant le cordon sécuritaire, les protestataires, chauffés à blanc, ont donné de la voix et se sont mis, en travers du passage du cortège ministériel. Le ministre est descendu à leur rencontre. Avec le wali à ses côtés, il a écouté les doléances de ces familles sinistrées. Ces dernières espèrent, toujours, que leur calvaire qui perdure, depuis de deux décennies, s'achève enfin.