Malgré la succession des opérations de relogement des familles, ces dix dernières années, des centaines d'autres familles ayant érigé des habitations sur les terrasses des immeubles ou celles qui occupent des caves attendent toujours un logement décent. Selon un dernier bilan établi par les services compétents de la wilaya, une enquête menée au niveau de la ville d'Oran a permis de recenser près de 1.000 habitations érigées sur les terrasses des immeubles, ainsi que plus de 700 caves d'immeubles qui ont été transformées en habitations de fortune. Une grande partie de ces constructions sont recensées dans des immeubles anciens. Il s'agit généralement d'aménagement et de petites modifications apportées aux anciennes buanderies. Dans certaines cités, par contre, il s'agit carrément de constructions en dur érigées sur la terrasse. Concernant les caves, le phénomène d'occupation illégale a été relevé essentiellement dans les cités à grande concentration d'habitants, notamment dans les cités de l'USTO, Yaghmoracen, la cité Lescure, Dar El Beïda, entre autres. Une grande partie de ces familles ont fait l'objet d'une visite de la part des différentes commissions chargées du relogement, mais n'ont toujours pas fait l'objet d'un relogement. Face à l'ampleur des risques d'effondrement, les élus de l'APW d'Oran avaient saisi, dernièrement, l'exécutif de la wilaya pour faire évacuer les familles occupant les terrasses et les caves afin d'éviter d'autres drames comme celui qui a secoué le quartier du Ravin Blanc où toute une famille a péri suite à l'effondrement du toit de la masure. L'occupation illicite des terrasses et des caves a, à maintes reprises, fait l'objet de débats au sein des assemblées élues à Oran. Des appels ont été lancés aux responsables concernés pour se pencher sérieusement sur ce « phénomène » et prendre des mesures pour reloger ces familles. Outre l'occupation des terrasses et des caves, il y a lieu de rappeler qu'en matière d'aménagement urbain et d'espaces verts la situation de nos cités laisse à désirer. L'atteinte à l'environnement, la dégradation des espaces verts, les extensions anarchiques, entre autres, ont souvent été décriées par les citoyens et par les spécialistes. Cette situation est parfaitement illustrée par les chiffres fournis par le bilan annuel de la Police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement à Oran. L'année dernière, en effet, les éléments de la police de l'environnement ont eu à intervenir dans 226 atteintes contre l'environnement et dans pas moins de 1.057 dépassements en rapport avec l'extension anarchique. Pour les atteintes à l'environnement, la wilaya d'Oran arrive en 4ème position sur les 12 wilayas de l'ouest du pays, alors que pour les délits liés à l'urbanisme, la wilaya d'Oran s'affiche en tête de la liste parmi les wilayas de l'Ouest. Notons également l'éradication de terrasses et d'extensions réalisées sans permis de construire par les gérants de commerce. Cette décision vient consolider la loi adoptée en 2004, régissant ce domaine clairement: toute construction illicite (absence de permis de construire) sera démolie.