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Crash de Boufarik: Les familles enterrent leurs morts, l'Algérie en deuil
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 04 - 2018

Jeudi en début de matinée, sur l'autoroute, juste en face de l'aéroport militaire de Boufarik, le temps est morose malgré les rayons de soleil printanier qui commençaient à réchauffer l'air et les cœurs, mais vite cachés par des nuages gris qui semblaient, eux aussi, compatir avec tout le peuple algérien.
La fumée a disparu, le brouhaha aussi, il n'y a plus ni ambulances, ni camions anti-incendie, mais il y a toujours cette tristesse incommensurable qui étreint les cœurs. Les familles des victimes, accompagnées de tous les Algériens, commençaient à enterrer leurs morts. Les cimetières étaient pleins de gens, venus de toutes les régions, unis dans la douleur et pleurant, tous ensemble, la perte de ces malheureux martyrs du devoir. Partout où nous nous sommes dirigés, les discussions tournaient autour du même sujet : «Une grande catastrophe pour l'ensemble de l'Algérie», est une phrase qui se répète partout. Les visages des martyrs, anonymes jusque-là, sont devenus connus de tous, personne ne pouvait les regarder sans qu'une larme ne perle à ses yeux. La douleur est tellement forte, qu'il devient indécent de parler du crash, tout se lisait sur les visages et les gens préfèrent souffrir en silence. Dans les cafés, dans les maisons, dans les administrations, les gens discutent à voix basse, il n'y a pas eu un seul cortège avec des klaxons ou des youyous ni avec les fameux feux d'artifice qui font peur aux plus âgés. La douleur est unique, la compassion est plurielle et les Algériens sont en pleine communion, solidaires avec les familles et avec eux-mêmes.
A Boufarik et à Blida, tous voulaient rendre hommage au commandant de bord qui a évité une catastrophe plus grande en déviant l'avion et en le dirigeant vers un champ inhabité, chacun voulait parler de son courage, de son abnégation et de sa grandeur d'esprit. La prière pour qu'Allah les couvre de sa Rahma étaient dites à tout bout de champ, par tous, grands et petits, hommes et femmes. Les Algériens se sont retrouvés unis face à ce drame et tous se sentent concernés, solidaires et déterminés à relever tous les défis. La prière de l'absent a été menée dans toutes les mosquées, en présence du wali et de toutes les autorités locales. Même ceux qui ont pris l'habitude de ne pas trop se rendre dans les mosquées s'y sont rendus pour faire la prière de l'absent et participer par ce geste symbolique mais hautement humain à la douleur collective de tous les Algériens. Essayer de rapporter l'état d'âme des Algériens durant les deux jours après le drame devient trop difficile, aussi bien à cause de l'émotion qui nous étreint qu'à cause de ces sentiments très forts de communion, d'union, de solidarité que nous retrouvons chez tous les Algériens. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont oublié tous les autres sujets, ils sont tous branchés sur une même fréquence, tous ne parlent que de ce drame national. Prions Dieu de les accueillir dans son Paradis.
Boufarik, ville des oranges et de la verdure, était au rendez-vous jeudi en fin d'après-midi avec la mort et le deuil. L'une des victimes du crash de mercredi, Oualid Arbaoui, dit Ramzi, était enterré au cimetière Bendris. Oualid est mort en compagnie de son ami d'enfance et compagnon au service national, Mahrez Flita a été identifié et son corps remis à sa famille qui l'a enterré. La famille et les camarades de son ami attendent toujours, ce qui a augmenté la douleur et la tristesse lors de l'enterrement. Au cimetière, au milieu des vergers, ils étaient plus de 3.000 à l'avoir accompagné à sa dernière demeure, les larmes aux yeux, le cœur déchiré de douleur et le pas lourd. Chacun voulait jeter une pelletée de terre sur la tombe, comme s'il voulait prouver qu'il compatissait très fort avec la famille et tous les Algériens. Les autorités civiles et militaires étaient aussi présentes, mais se fondaient dans la foule. Les amis et voisins des deux victimes racontaient par le détail, au sortir du cimetière, les dernières heures des martyrs, qu'ils ont connus et aimés dans leur simplicité et dans leur amour du prochain. «Oualid avait passé la veille de son départ à Alger en compagnie de son ami Mahrez puis ils se sont quittés l'après-midi pour se retrouver le lendemain matin et rejoindre l'aéroport militaire ensemble, se dirigeant vers leur destin commun, sans penser qu'ils n'allaient plus revenir. Le cousin de Oualid, Mohamed, raconte qu'il avait passé une partie de la nuit avec lui et ont beaucoup plaisanté et rigolé. Sa tante affirme qu'elle a continué à l'appeler après le crash et que son téléphone a continué de sonner jusqu'à près de 10h puis s'est tu définitivement.


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