Suite à la levée provisoire de la suspension à l'importation des arômes décidée à partir de lundi dernier, les opérateurs de la filière alimentaire ont proposé un délai de six mois renouvelable comme «étape de développement» pour permettre aux fabricants de ces intrants de répondre aux besoins et aux exigences des utilisateurs d'arômes, a indiqué, hier, le ministère du Commerce. Le communiqué du département de Djellab précise que cette levée de suspension «entre dans le cadre de la démarche de concertation par filière prônée par le ministère du Commerce, et des conclusions des réunions successives regroupant le consortium des producteurs d'arômes, l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB) et les producteurs de biscuits». Si 851 produits (notamment alimentaires), relevant de 45 catégories de marchandises, sont soumis au régime des restrictions à l'importation depuis janvier 2018, reste que, sur la base des requêtes d'entreprises industrielles plaidant pour la levée ou la suspension de l'importation de certains produits et matières premières, la Commission de sauvegarde de la production nationale a tenu depuis le début de cette année quatre réunions avec des filières industrielles. Cette période sera ponctuée de réunions d'avancement mensuelles des opérateurs concernés, ajoute le communiqué. Dans ce cadre, un engagement par les opérateurs-utilisateurs d'arômes a été pris «pour intégrer graduellement les intrants de la filière « arômes », fabriqués localement, dans la production des boissons, jus, produits laitiers et biscuits», fait encore savoir la même source. Rappelons que le ministère du Commerce a procédé à la levée de la suspension provisoire à l'importation de certains intrants nécessaires à la production de plusieurs produits alimentaires à l'image d'intrants des jus et boissons, des yaourts, des biscuits, des confiseries et des chocolats. «Ces intrants communément désignés sous le nom « arômes » sont désormais libres à l'importation», a indiqué un communiqué du département de Saïd Djellab tout en respectant les procédures de domiciliation bancaire exigibles en vigueur. Le président de l'APAB avait alerté sur les conséquences directes de l'interdiction de l'importation des arômes rentrant dans la fabrication des boissons. Cette décision constitue, d'après lui, une menace sur cette filière. La rupture d'arômes et autres produits qui entrent dans la fabrication de boissons provoquera «la fermeture d'usines» et une menace sur des «milliers de poste d'emploi», avait-il tenu à alerter. La filière assure près de 20.000 emplois directs et 60.000 indirects et couvre à hauteur de 98% du marché national. Jeudi dernier, et lors de sa visite à Oran, le nouveau ministre du Commerce a confirmé qu'un groupe de travail s'attèle à finaliser une «mise à jour de la liste des produits interdits d'importations», concernant particulièrement des intrants ayant freiné la production de certaines filières. «Il y a eu certains intrants qui ont posé problème c'est vrai, la mise à jour sera prête sous peu et cette question sera réglée définitivement le plus vite possible», a-t-il déclaré en marge du cinquième Salon de la production nationale, sans pour autant préciser une échéance. Pour rappel, les restrictions à l'importation avaient déjà été levées pour des produits et intrants classés dans cinq sous-positions tarifaires (plaques, feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs, en matière plastique, sacs d'emballage pour produits alimentaires en polymères de l'éthylène, à l'exclusion des sacs aseptiques pour l'emballage des produits alimentaires, sachets...).