La commission d'enquête chargée de déterminer les causes des graves dérapages enregistrés dans les stades de Constantine et d'Oran, a entamé sa mission dès son installation avant-hier pour examiner les causes, définir les responsabilités et soumettre un rapport au ministre de l'Intérieur. La commission d'enquête, qui est présidée par l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, comprend en son sein des cadres du même ministère et des représentants de la Jeunesse et des Sports et différents corps de sécurité. Cependant, aucun membre de la FAF ou encore de la ligue de football professionnel ou plutôt le directoire chargé de gérer la compétition ne fait partie de cette commission. Une gifle pour la FAF qui est supposée être une partie directement impliquée dans la lutte contre la violence. La non-association de la FAF dans cette commission n'est ni un oubli ou une omission, mais il s'agit en fait de la conséquence du manque de crédibilité de la fédération aux yeux des pouvoirs publics et de l'Etat car il est inconcevable d'installer une commission de lutte contre la violence dans le football sans que la FAF ne soit associée. Il faut relever aussi que cette commission a été installée car les actes de violence enregistrés récemment, aussi bien à Oran et Constantine, sont la conséquence de l'incapacité de la fédération à gérer la situation. Pis encore, la FAF est à l'origine de cette violence en raison de sa gestion contestée de la compétition, notamment la coupe d'Algérie. Aussi, l'impunité dont jouissent les présidents de clubs, lesquels font fi de toute obligation de réserve, a amené le ministère de l'Intérieur à zapper la FAF et prendre les choses en main avant que la situation ne se complique. Ainsi, après la réaction effective du ministère de l'Intérieur qui a mis en place cette commission d'enquête, la FAF a tenté de se rattraper en publiant un communiqué et en prenant des décisions fermes concernant les fauteurs de troubles. Le MCO semble avoir fait les frais de cette situation dans la mesure où le club a été lourdement sanctionné avec quatre matches à huis clos dont deux avec sursis, en plus d'une amende de 200.000 DA. Comparativement à ce qui s'est passé à Oran, il faut s'attendre à ce que la FAF prenne des sanctions encore plus lourdes afin de servir d'exemple à tous les instigateurs de la violence en cette fin de saison. Le président de la fédération, Kheireddine Zetchi, a signifié que des sanctions lourdes seront prises, mais il faut reconnaitre que la FAF s'est laissée faire et ne maîtrise plus la situation d'où l'insolence de plusieurs présidents de clubs qui ne vouent plus aucun respect à la FAF dont la crédibilité est très contestée.