Une vingtaine de cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés, depuis le début du mois de Ramadan, à Oran, suite à la consommation de jus traditionnel cherbet' impropre à la consommation. Les citoyens qui font, chaque année, du cherbet' la boisson préférée du mois de Ramadan, en achètent en quantité sans se poser la moindre question. Selon le chef de service de la Prévention auprès de la direction de la Santé, la vente de ce genre de boisson, dans des bouteilles d'eau minérale, déjà utilisées, est la première cause de ces cas d'intoxication. Pire encore, des analyses effectuées, sur un échantillon de ces bouteilles ont dévoilé la présence de traces d'urine et autres produits chimique ,comme l'eau de javel et autre produits toxiques a-t-il ajouté. « Ces bouteilles sont ramassées à travers les poubelles lavées, puis remplies de jus » a-t-il souligné, affirmant que cette boisson, très sensible, est préparée dans des bidons à l'hygiène douteuse avant d'être exposée, toute la journée, au soleil de plomb. Les intoxications alimentaires constituent un sérieux problème de santé publique avec des impacts considérables sur le plan économique, surtout durant le mois de Ramadhan. Un mois synonyme de tous les dépassements en matière d'hygiène. Le mois de jeûne pousse les gens à surconsommer justement, une attitude qui fait le bonheur des commerçants qui voient leurs chiffres d'affaires multipliés. Il n'y a presque pas un coin de rue dans Oran où l'on ne trouve pas des marchands clandestins proposant de la citronnade à même les trottoirs. Outre les conditions d'hygiène et d'emballage qui laissent à désirer, la formule de préparation est souvent, à la base, toxique. Presque tout le monde s'érige en spécialiste tant sa formule de préparation est devenue banale : eau, poudre, édulcorant et acide citrique. Ce n'est donc plus une tradition qui commence dès la cueillette au milieu des orangers. Ce n'est plus cette boisson rafraîchissante, à base d'eau, de citron, de sucre véritable et parfois de fleurs d'orangers. C'est surtout un produit purement commercial qui s'avère, le plus souvent, toxique. Car le sucre et le citron reviennent chers aux marchands du cherbet', alors qu'il suffit d'une petite cuillère d'acide citrique et d'une toute petite quantité d'édulcorant pour produire un litre de citronnade. Ces deux matières qui sont dangereuses pour la santé, voire cancérigènes, sont largement utilisées, par tous. Rien à voir avec cherbet el qars' (sorbet de citron) qui fait presque partie du patrimoine de certaines villes d'Algérie, notamment Blida. Selon la direction du Commerce, l'année passée des vendeurs qui préparaient du cherbet' dans des machines à laver ont été traduits devant la justice.