L'Algérie a vivement réagi, ce vendredi, à travers son ambassade à Bruxelles, à une vidéo «offensante» publiée par Breaking TV sur les réseaux sociaux qui s'attaque, frontalement, à la personne du chef de l'Etat. Dans un communiqué de la chancellerie algérienne, Alger dénonce le «détournement inacceptable» de symboles de l'Union européenne (UE) et du siège du Parlement européen pour «attenter à l'honneur et à la dignité des institutions» algériennes, peut-on lire. La même source cite également des «démarches officielles pressantes auprès des responsables de différentes instances» de l'UE pour dénoncer «énergiquement» l'utilisation de l'espace réservé «aux journalistes professionnels» à des fins propagandistes, sans pour autant préciser la teneur de ces actions. L'objet du courroux officiel est une vidéo postée par Layla Haddad, une ancienne correspondante de l'ENTV à Bruxelles d'une durée de 3mn 34, qui, rappelons-le, n'a pas été citée nommément dans le communiqué de l'ambassade, et qui s'attaque ouvertement à la présidence de Bouteflika et dénonçant «les barons du régime» qui ont pris en otage le pays La diplomatie algérienne n'a pas attendu longtemps pour réagir regrettant que des symboles de l'UE et un siège de l'une de ses institutions aient «servi de cadre à cette misérable mise en scène». Le communiqué n'est pas tendre avec Layla Haddad, qualifiée tour à tour de «pseudo-journaliste d'origine algérienne», d'«agent invétéré de la subversion et de la sédition», rappelant qu'elle a été congédiée de la télévision algérienne à cause de son «incivisme» et de son «comportement bipolaire», ce dernier étant une maladie qui fait osciller l'humeur et le comportement d'une personne, entre dépression et euphorie, avec une forte fragilité émotionnelle. L'ambassade d'Algérie à Bruxelles, à sa tête l'ancien porte-parole des Affaires étrangères, Amar Belani, évoque des «puissances étrangères hostiles à l'Algérie» qui se sont servies de «sa voix et sa plume mercenaires (Layla Haddad, ndlr)», ainsi qu'une «litanie de contrevérités suintant l'aigreur et la frustration ( ) pour des raisons purement mercantiles et opportunistes». Des sites étrangers, prompts à saisir toute occasion pour vilipender le régime algérien, ne se sont pas fait prier pour répercuter cette vidéo, tournant en dérision la réponse de la diplomatie algérienne.