Depuis le temps qu'on vante les bienfaits du GPLc, ou comme on le surnomme le Sirghaz (rouler au gaz), meilleure solution pour réduire et la pollution et les coûts des carburants, on serait tenté de croire que la conversion des véhicules a touché plus de 90 % du parc auto national. Hélas, il n'en est rien. Depuis environ 17 ans, les autorités algériennes n'arrêtent pas de faire de la pub gratuite en faveur du GPLc sans s'occuper de l'essentiel, l'élargissement du réseau des installateurs des kits GPL à travers le pays. Leur nombre relativement réduit n'a pas permis de répondre à la forte demande exprimée par les automobilistes. On en est arrivé à chercher des connaissances pour conclure la conversion dans un délai réduit, sinon il faut attendre des rendez-vous lointains, dont la durée varie d'une région à une autre, puisque certaines localités n'ont aucun centre d'installation des kits GPL et il leur faut du temps pour arriver à cette conversion, qu'ils iront chercher dans d'autres wilayas. Les automobilistes dans leur grande majorité sont convaincus qu'il faut passer au GPLc, à cause de son prix qui n'a pas connu de hausse et qui reste maintenu à 9 dinars/litre, seulement ils ne trouvent pas où opérer la conversion de leurs véhicules. Il y a tout un monde entre le discours officiel et la réalité du terrain. L'Etat encourage les taxieurs à rouler au Sirghaz, en prenant sur son compte 50 % des charges d'installation des kits GPLc, dont la facture varie entre 6 et 7 millions. On a pensé également à exempter de la vignette auto les propriétaires de véhicules roulant au Sirghaz, en guise de compensation des frais déboursés pour l'installation du kit GPLc. C'est sérieux, on a tout fait pour convertir le maximum de véhicules au GPLc, mais on a occulté deux éléments de base, en l'occurrence l'installateur et le matériel. En sus de penser à approvisionner les centres existants en kits, pourquoi n'a-t-on pas encouragé et facilité l'ouverture de centres d'installation des kits GPLc à travers tout le territoire national ? Franchement incompréhensible. Peut-être qu'on croit que le nombre d'installateurs en activité peut faire l'affaire. Peut-être qu'on a intérêt à garder le monopole entre les mains de quelques centres. Peut-être qu'il y a un problème chez Naftal pour répondre à la demande des investisseurs et la fabrication des kits en nombre suffisant. En tout cas, il y a un profond dysfonctionnement, pour ne pas dire étranglement, auquel il faut remédier sans plus tarder si on veut réaliser les prévisions sur ce registre, soit l'objectif de convertir 30% du parc automobile à motorisation essence à l'horizon 2030 (60.000 véhicules convertis en 2017). Tous les ministres de l'Energie de ces dernières années ont eu leur mot à dire sur ce sujet, plaidant pour une généralisation graduelle de l'utilisation du Sirghaz, mais tous partent sans donner un sérieux coup de dynamique à l'opération. Pourtant, on aurait à gagner des milliers de postes d'emploi et une réduction de la facture d'importation du gasoil et d'essence qui atteint un milliard de dollars/an. Si on cherchait bien, on trouverait peut-être qu'il y a un blocage pour empêcher le Sirghaz d'aller de l'avant.