L'Algérie a engagé un important programme destiné à la promotion du GPL/C. Des mesures incitatives pour doper la consommation du GPL/C en Algérie sont en élaboration, notamment chez l'entreprise Naftal. En effet, cette entreprise vient de s'engager dans un programme agressif pour la promotion du GPL. Ses mesures se traduisent notamment en une baisse substantielle des prix. Pour la conversion, des facilités sont accordées pour la fourniture et l'installation des kits GPL/C. Pour ce faire, Naftal a signé des conventions avec des entreprises de conversion et des concessionnaires automobiles pour l'installation de kit GPL/C sur les véhicules importés. Mieux, Naftal a décidé pour l'octroi d'une augmentation de la marge de distribution de 30 à 70%. Une manière d'encourager les distributeurs à se doter de stations GPL. Et les autorités elles aussi s'y mettent. Les pouvoirs publics ont signé une convention entre l'APRUE et la Banque de développement local (BDL) pour financer des opérations de conversions. A l'horizon 2014, le programme prévoit de doter 170.000 nouveaux véhicules au GPL/C (Sirghaz). Toutes ces mesures ont un objectif écolo. Le premier étant la réduction de la consommation du gasoil dont la facture d'importation s'est élevée en 2009 à 300 millions de dollars (500.000 tonnes). Le GPL est un carburant propre en comparaison avec les autres carburants. Il dégage moins de CO2, d'oxyde d'azote et de particules. Il est moins cher… et de surcroît disponible. Malgré cela, les réticences subsistent. En cause, une baisse des performances techniques de la voiture et le sacrifice du coffre à bagages au profit d'une encombrante bonbonne à gaz pourraient faire hésiter les usagers. Autre sujet à réticence, la dangerosité des véhicules GPL. Les automobilistes craignent pour «le risque d'explosion en cas d'accident», mais pas seulement, puisque même les parkings et autres garages nourrissent les préjugés. A Alger par exemple, la quasi-totalité des parkings bannissent les véhicules Sirghaz de leurs hangars. Pour sa part, Naftal, qui dispose de 27 centres de conversion à travers le territoire national, contrattaque. «Les réservoirs GPL seraient 20 fois plus résistants à la rupture que les réservoirs à essence» selon les responsables. Plus encore, une évaluation du risque menée par un Institut allemand a conclu que les véhicules au GPL/C récents sont plus sûrs que les véhicules à essence. Quoi qu'il en soit, les vieux reflexes ont la dent dure, et aujourd'hui, près de 160.000 automobiles roulent au GPL/C, soit 7% seulement du parc national de véhicules de tourisme, selon des estimations de Naftal. Le coût de l'installation d'un kit GPL tourne autour de 70.000 DA, mais les fabricants de voitures proposent aujourd'hui un kit GPL/C monté d'origine. Initiée dans les années 80 dans le souci de substitution aux carburants classiques et de préservation de l'environnement, la politique du GPL/C n'aura pas eu l'impact souhaité. Pour booster ce créneau, des entreprises nationales ont décidé elles-mêmes de jouer le jeu. Des Institutions de l'Etat ont pris initiative de convertir leur parc auto au Sirghaz, à l'instar du ministère de l'Energie ou de Sonelgaz. Les spécialistes partisans du Sirghaz souhaitent voir plus d'entreprises proches des citoyens le faire. A l'image de l'ETUSA.