Le Roaring Lagoon, clou de la valée des vagues, ce «lagon rugissant», immense piscine de 120 mètres de large et 6 500 m2 de superficie et sa magnifique plage de sable blanc bordée de palmiers et de rochers a certains moments, une vague de près de 2 m de haut déferle à 35 km/h dans le lagon. Les baigneurs sont avertis par une sirène. Un système unique au monde pour créer une vague moins grande que le tsunami. Sanctuaire des crocodiles : Intéressante promenade au milieu de plusieurs centaines de crocodiles du Nil, certains dépassent cent ans. Au bar en terrasse, on peut déguster du croco en recette locale, en direct de chez le producteur. Pour tout digérer, le casino à quelques pas vous pousse à l'enfer du jeu. Les machines appelées «manchots» ratissent les poches des visiteurs. Tous les autres jeux craps, roulettes, black-jack, poker attirent beaucoup de joueurs et spectateurs. Je faisais partie de ces derniers car je ne comprenais rien à l'afrikaner. C'était mieux ainsi. Je rentrai léger et souriant à tous les portiers. Cultural village : dans ce village africain en stuc, on peut assiter à un show de danses et de chants traditionnels à heures fixes ou flâner autour d'une poignée de stands d'artisanat. Tout autour, une mosaïque de couleurs vous enveloppe, caractérisant la symbolique du pays en composante de l'arc-en-ciel. A Pilanesberg, un autre grand must de la région, le plus beau parc artificiel de l'Afrique. Il naquit comme Sun City en 1979. A l'origine, un immense cractère de volcan éteint il y a quelques millions d'années, cloturé, on y introduit 6 000 animaux d'une vingtaine d'espèces différentes, on compte 200 km de routes et de pistes et toute la gamme de variété d'oiseaux et quasiment tous les animaux de l'arche de Noé. Au plus chaud de la journée, les animaux restent planqués à l'ombre ou près des spoints d'eau. On les repère plus facilement en saison sèche (avril à septembre), l'herbe est basse et il pleut rarement. Trimbalés dans des minibus spéciaux avec un guide, c'est la joie des enfants et des touristes envahisseurs, bardés de caméras et de chapeaux texans. Ma casquette faisait piètre figure, mais près du guide je dénichais à l'avance le rhinocéros ou le troupeaux d'éléphants. A l'arrêt, le guide sort sa réserve de liqueurs de son frigo portatif et les clients s'en servent 'à gogo» au point que le safari se transforma en allure de colonie de vacance chantant à tue-tête (bien sûr en afrikaner). Moi je marmonnais min djibalina». La Compagnie des Indes : ce n'est qu'en 1647, soit 150 ans après l'épopée de Vasco de Gama, que l'Afrique du Sud connaît une nouvelle étape décisive de son histoire : le New Harlem fait naufrage. L'équipage s'installe pour une année près de la «Table Moutain», table de la montagne, en attendant le prochain convoi. Les hommes découvrent d'étonnantes ressources et une facile coexistance avec la tribu des Xhosas. Durant cette période, les marins de la prospère hollandaise Compagnie des Indes orientales ou VOC, manquant de fruits frais, sont décimés par le scorbut. Le seul objectif de la Cie est de mettre en place un comptoir destiné au ravitaillement en eau, fruits, légumes, viande frâiche des navires en route pour les Indes. Le besoin en esclaves, en 1652, qui arrivent d'Inde, de Malaisie, d'Indonésie, d'Angola, et surtout du golfe de Guinée. Parmi eux, de nombreuses femmes engendrent des enfants métis qui sont à l'origine de la communauté coloured d'où le fameux Arc-en-ciel de la maison sud-africaine. Avec l'arrivée des Huguenots (1688), chassés de France par la révocation de l'Edit de Nantes, la viticulture prend un essor considérable au point que la région fut appelée Franchhoek ou la Route des vins. Après quelques jours de promeneur solitaire à travers le complexe de Sun City, l'idée me tarabuste de se demander, depuis le temps, pourquoi l'Algérie n'a pas créé un complexe pareil aux confins du désert. Une combinaison touristique raflera la mise au Maghreb. Mais ce n'est point le cas, nous avons prêté serment au diable en misant sur le pétrole. Foin les disgrâces du farniente pour continuer le voyage et que les aboiements des chiens n'inquiètent plus les nuages. Talonné par l'urgence de l'âge, je me dirige de nouveau vers Johannesberg (Joha'n pour les intimes). Juste le temps d'aller à la station des trains pour une réservation sur le Cap. Une gare immense avec plusieurs comptoirs et des guichets barrés de tubes en fer. Une idée qui fait peur par rapport à la violence. Maintenant quel train choisir ? Le train bleu, l'extra du confort pour plus de 24h. Une véritable croisière terrestre, luxueuse ajustée à un prix exorbitant. Imaginez un salon avec salle de bain (baignoire, peignoir, etc.). A classer, je me dirige à l'aide du bureau d'information vers un train en adéquation avec ma bourse que le pouvoir d'achat m'est alloué par mon pays. Le train de «première classe est à l'image du train bleu, moins chère et moins luxueux. La distance de 1600 km pour faire la traversée jusqu'au Cap rappelle l'Orient Express de Paris-Istambul. Dommage qu'Agatha Christie n'a pas imaginé un roman policier. Pour les trente heures de trajet, on peut se servir de la bibliothèque de bord. Il est prévu un service hors pair avec vitrage panoramique et musique douce. C'est dommage qu'on ne passe pas par le Swaziland. Non, ce n'est pas un parc d'attraction, ni un royaume d'opérette. C'est un des pays le plus méconnu du monde. Ce royaume paisible a souvent été comparé à une Suisse noire sans les montres et un taux élevé de sidatiques. Et selon Reporters sans frontières, le Swaziland compte parmi les 42 prédateurs de la liberté de presse dans le monde. Il est interdit de diffuser toute information négative sur le gouvernement. D'origine Bantoue, la poussée des Zoulous a été contenue par le roi Sobhuza 1er dans sa capitale Mbabane. Le train de «première classe» ne voyage que deux fois par semaine. Pas besoin de victuailles, les repas sont servis à bord. Mon viatique de réserve livres ne me quitte jamais. Il comble le vide du voyageur solitaire. Une couchette spacieuse vous pousse à une cure de sommeil. Le défilé de beaux paysages et le rythme des rails entretiennent le rêve, dégrafent vos préjugés, et souquent la mélancolie. Les voyages forment la jeunesse ! Valable et y compris les vieux ! L'esprit en goguette tente de dénicher l'extraordinaire. La clochette du barman vous invite au thé de 4 heures. Nous sommes dans la zone d'influence de sa majesté la Reine. On s'y conforme. La communauté du train s'organise autour des tables par affinités. Les rires fusent de tous les côtés, ma part d'amitié fut partagée avec les serveuses. Avec les Afrikaners ce fut de nouveau l'apartheid. Cap sur Cap Town. Une ville bordée par un immense plateau et un océan féroce qui la prend en étau. La montagne est desservie par un solide téléphérique qui vous gratifie dans ses hauteurs d'une vue époustouflante. La deuxième curiosité est le bagne de Mandela qui purgea plus de 19 ans de ses 29 ans d'isolement. A partir du port, une excursion sur Robben Island vous retrempe sur les prisons des îles comme celle de Monte Christo. La prison de Robben Island : l'île des exilés, située à 12 km du front de mer, demeurait inaccessible. Les Portugais y exilaient leurs prisonniers dès 1525. C'est un petit morceau de terre (575 ha) que les premiers colons utilisèrent en tant que prison dès leur arrivée. En même temps, l'île abrita une léproserie, un asile. Un service de ferry est organisé à partir du port deux fois par jour. La visite dure trois heures et revient à un ancien détenu de conduire le bal. Le régime de la section B dans les années 60 octroyait une couverture (pas de lit), une cuvette pour faire ses besoins, se laver et laver ses affaires. Ils devaient manger avec les mains (pas de couvert). Le labeur des prisonniers consistait à casser des cailloux dans une carrière de calcaire à proximité. Le travail et surtout la forte luminosité provoquaient d'importantes maladies oculaires. Il y avait plus de 4 000 prisonniers, chaque détenu avait droit à une visite tous les 6 mois et une lettre de 120 mots. Je fus surpris par le cimetière non loin de leur habitation. L'esprit des ancêtres veillait au grain de la révolution. Un climat humide et la permanence des vagues dorlotaient leur sommeil. Mandela forgea les lignes directrices du futur parti de l'ANC et profita pour écrite sa biographie. Un autre point de vue incontournable au Cap, c'est à Hermanus que les baleines vont piger de bonnes victuailles du plancton, s'accoupler et mettre bas dans le coin. Un spectacle en permanence qui ajoute sa plus value dans l'escarcelle économique. Les baleines se promènent, sortent une nageoire ou la queue, plongent, montrent leur tête, tournent sur le dos et parfois sautent. Un spectacle suivi de cliquetis de photos appuyés par des ha ! et des Ho ! Sur le plan scientifique, on ne sait pas avec certitude à quoi servent toutes «leurs gesticulations». En gros, elles batifolent à leur guise au gré de leur caprice. Constat simpliste. Les 37 espèces peuvent rejeter l'eau à plus de trois mètres de hauteur. Protégées depuis 1935, on estime que l'espérance de vie tourne autour de 50 ans autant que celle des Zoulous. (suite : chez les Zoulous)