Grève ou non, c'est le 2 juillet prochain que devront se prononcer les adhérents au Syndicat national des techniciens maintenance avions (SNTMA), appelés à une assemblée générale extraordinaire, à la salle de restauration de la base de maintenance. Le communiqué du Syndicat, mis en ligne, vendredi dernier, appelle le collectif des mécaniciens à prendre une décision concernant leurs revendications «à travers un scrutin à bulletin». Ils doivent notamment se positionner par rapport aux revendications salariales, sanctions abusives et contrats de travail, entre autres doléances soulevées auprès de l'Administration d'Air Algérie. Joint par téléphone, le président du SNTMA, Ahmed Boutoumi, est revenu pour Le Quotidien d'Oran' sur cette plate-forme revendicatrice qui reste, jusqu'à maintenant, insatisfaite. Aucune augmentation de la fiche de paie à l'horizon mais le plus grave, selon notre interlocuteur, est cette terrible pression exercée sur les mécaniciens, dans l'exercice de leurs fonctions. Il prend comme exemple les délais standards estimé à un mois pour une révision de l'appareil alors qu'on met la pression sur les mécanos pour finir le travail au bout de dix jours, au détriment de la sécurité des passagers et des aéronefs. Des ordres verbaux, qui ne laissent place à aucune traçabilité, d'où le refus de certains de travailler dans la précipitation. Une situation, selon Boutoumi, qui conduit, irrémédiablement, à des sanctions « abusives », des mutations internes, sous le couvert d'« actes de gestion ». Pour lui, cette pression est, également, exercée pour discréditer le Syndicat aux yeux de ses adhérents. L'autre point de discorde, pourtant discuté lors de la Convention collective, a trait au congé où il est, systématiquement question de paie réduite. « Je viens de recevoir des appels de plusieurs mécaniciens qui dénoncent toujours cette pratique», explique Boutoumi. Quant aux contrats de travail, le Syndicaliste est clair puisque leur métier ne peut pas être géré avec des CDD. Un manquement imputé à l'Inspection du Travail, estime le SNTMA. Pour rappel, un précédent communiqué du Syndicat soulignait que l'Inspection du travail d'Alger avait été «saisie par diverses correspondances, pour l'application des dispositions de la loi, concernant deux sujets, à savoir : le refus de la notification, à la direction générale d'Air Algérie de deux infractions, vis-à-vis de la loi et le non-respect des procédures de recrutement des mécaniciens et ingénieurs d'avion». Et de citer la loi n°90-11 du 21 avril 1990, relative aux relations de travail, les articles 12, 12 bis (ordonnance 96-21 du 9 juillet 1996) et l'article 14 relatif aux contrats à durée déterminée (CDD) et qui «ne s'applique, en aucun cas, à ce personnel». La même source a expliqué que «la direction générale avait mis fin aux premiers contrats de tous les mécaniciens et ingénieurs, ayant été recrutés depuis une année à trois ans, puis les a reconduits avec de nouveaux contrats toujours en CDD, et cela pour une durée de seulement six mois». Le deuxième sujet concerne l'application de la Convention collective, notamment le chapitre ayant trait à la hiérarchisation des métiers et des salaires. Si le Collectif opte pour la grève, «nous allons respecter la loi à travers les dispositions légales», conclut-il.