C'est la principale nouveauté de cette 21e édition de la Coupe du monde, mais à peine installée, la VAR (Video assistant referee) essuie déjà de nombreuses critiques. En effet, la polémique enfle autour de cet outil rénovateur que le président de la FIFA, Gianni Infantino, avait annoncé en grande pompe dès son élection et défendu âprement ensuite, avant d'être testé dans la Série A et en Bundesliga. Or, l'assistance vidéo à l'arbitrage ne séduit pas vraiment, elle divise même considérablement les avis des observateurs, des supporters et des joueurs, qui ont subi ce procédé novice dans le monde du football, basé pourtant sur la spontanéité et le suspense. D'ailleurs, plusieurs sont ceux qui estiment que la VAR est appliquée à la tête du client, du fait que malgré les assurances de la FIFA concernant cette nouvelle technologie, des erreurs d'appréciation sont toujours commises par les arbitres, qui ne daignent pas toujours aller vérifier sur l'écran de contrôle qui est mis à leur disposition. Pour rappel, c'est la France qui a été la première nation à tirer profit de la VAR, permettant à Griezmann d'inscrire un penalty salvateur devant l'Australie, au moment où les Bleus étaient malmenés. C'est une spécialité française: au Mondial-2014, la technologie sur la ligne de but avait été utilisée pour la première fois en Coupe du monde pour un but accordé à la France (but contre son camp du keeper du Honduras sur une action de Karim Benzema). L'Espagne a également bénéficié des retombées positives de la VAR devant l'Iran, puisque le but égalisateur de la « Team melli », qui aurait pu changer la donne, a été refusé par l'arbitre en raison d'une position de hors-jeu, cette fois évidente, il faut le dire. Le Japon et la Suède ont également bénéficié d'un penalty grâce à la VAR. Vendredi, situation inverse : durant le match Brésil-Costa Rica, après avoir sifflé un penalty pour le Brésil, l'arbitre a fait appel à la VAR... pour le refuser en raison d'une simulation. Une première, là aussi, dans ce Mondial. Or, d'autres situations auraient dû être arrêtées et jugées. Qui décide alors ? L'arbitre sur le terrain ou quelqu'un d'autre devant un écran ? Des interrogations qui n'ont fait qu'accroître la polémique. D'ailleurs, des équipes comme la Tunisie (lors du penalty sifflé pour la Belgique), le Maroc, qui aurait pu bénéficier au moins d'un penalty face au Portugal, où encore samedi la Suède devant l'Allemagne, après le fauchage on ne peut plus clair d'un attaquant suédois en pleine surface par Boateng, sans que l'arbitre bronche, ni qu'il soit informé par ses assistants derrière leurs écrans ! En tout cas, pour la minorité d'observateurs encore optimistes, il n'y a pas l'ombre d'un doute aujourd'hui: la VAR tue un peu le charme du football, déconcentre les joueurs sur le terrain, fait perdre du temps aux deux équipes et peut même influer sur les décisions de l'arbitre après avoir été corrigé une ou plusieurs fois. Quoi qu'il en soit, en Russie, et après douze jours de compétition, la VAR semble destinée seulement aux VIP, ce qui a soulevé des vagues d'indignation et d'incompréhension chez la majorité des participants à cette compétition.