Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devait se rendre hier à Nouakchott où il représentera le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 31ème sommet des Chefs d'Etat et Gouvernement de l'Union africaine, prévu dimanche et lundi, a indiqué hier un communiqué des services du Premier ministre. «M. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, sera aujourd'hui à Nouakchott (Mauritanie) où il représentera le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 31ème sommet des Chefs d'Etat et Gouvernement de l'Union africaine qui se déroulera les 1 et 2 juillet 2018", précise le communiqué. Le Premier ministre est accompagné du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, souligne la même source. A la veille de la tenue de ce sommet, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smail Chergui, a indiqué à l'APS que la prise en charge «effective» des problèmes liés au fléau de la corruption en Afrique aura un impact sur la stabilité du continent et, par conséquent sur son développement socioéconomique. «Si cette question est prise en charge de manière effective, on peut imaginer l'impact que cela aura sur la stabilité de l'Afrique, son développement et par conséquent sur la paix et la sécurité», a indiqué M. Chergui. Il a estimé que le fléau de la corruption pouvait être «à l'origine de frustrations et de sentiments d'injustice générant des situations de conflits». En plus de la corruption, il a relevé que le sommet de l'UA abordera aussi les questions du terrorisme, la radicalisation, les activités criminels et tous les trafics qui gangrènent le continent. A cela s'ajoutent d'autres questions et préoccupations de l'UA, notamment celle du Sahara occidental, la situation au Sahel et dans les pays du voisinage ainsi que les crises en Centrafrique, au Burundi et dans la région des Grands Lacs. «Nous allons nous pencher sur toutes ces situations suite à la tentative de militarisation du continent dans la Corne de l'Afrique et la présence de plus en plus de puissances étrangères dans la région du Sahel», a-t-il dit. S'exprimant sur les causes à l'origine des situations de la marginalisation, de l'injustice, de la violation des droits de l'homme, la non inclusion des femmes et des jeunes dans tous les processus d'élaboration des différentes politiques de développement, M. Chergui a recommandé la conjugaison des efforts à même de régler toutes ces questions de manière durable. Toutefois, M. Chergui s'est félicité des avancées enregistrées dans le continent, citant l'alternance démocratique au pouvoir observée dans certains pays et l'instauration de la réconciliation nationale. En ce sens, il a estimé qu'il y a un «mouvement positif» pour le renforcement et l'approfondissement de la démocratie dans le continent ainsi qu'une prise de conscience des Etats membres de l'UA dans le cadre de l'initiative de faire taire les armes à l'horizon 2020. Evoquant le problème de la migration, M. Chergui a indiqué qu'il ne fallait pas uniquement la traiter dans sa dimension sécuritaire, mais sous l'angle de ses causes profondes. «Il est impératif de démanteler toute l'économie criminelle qui entoure ce genre mouvement d'êtres humains, annihiler les trafics et toutes les atteintes à la dignité humaine», a-t-il recommandé.