Nouveaux éléments dans la crise sanitaire dans le centre du pays, après l'apparition de cas confirmés de choléra et le décès d'une personne à Blida. Selon les déclarations hier samedi à Ennahar TV du directeur de la prévention au ministère de la Santé Djamel Fourar, le foyer de cette épidémie semble être le village de Aïn Bessam, dans la wilaya de Bouira. C'est là où les premiers patients ont présenté les symptômes du choléra, dès le début août, a relevé le responsable de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé. Il s'explique: «Nous avons des cas à Blida qui sont de la même famille que celle qui a été atteinte à Bouira et quand ils leur ont rendu visite, ils ont ramené avec eux la maladie dans la wilaya de Blida». Une 2ème victime a succombé à l'épidémie de choléra dans la wilaya de Blida, l'Institut Pasteur ayant confirmé, vendredi soir, que celle-ci (une femme) était atteinte du choléra, a appris hier l'APS du chef du cabinet du wali. La victime âgée de 53 ans et soufrant de complications médicales a succombé, jeudi soir, à l'hôpital de Boufarik, et les analyses en laboratoires réalisées vendredi par l'Institut Pasteur ont confirmé son atteinte par le cholera, a indiqué à l'APS Aït Ahmed Tahar. Le responsable a, en outre, signalé une hausse à 117 dans les cas bénéficiant actuellement de soins au niveau de l'hôpital de Boufarik, depuis l'apparition de cette épidémie, tandis que 28 malades présentant les mêmes symptômes, dont une vingtaine de Blida, neuf de Tipasa et un cas d'Alger, ont quitté l'établissement après guérison, a-t-il assuré. Le chef du cabinet du wali a, par ailleurs, signalé 89 cas en isolement, dont les analyses en laboratoire font cas de 39 cas de choléra confirmés, actuellement pris en charge au niveau de l'hôpital de Boufarik. En outre, 29 personnes ont quitté l'hôpital de Boufarik. D'autre part, les mêmes services de la prévention au ministère de la Santé ont découvert un autre foyer de la propagation de la maladie dans la wilaya de Tipasa: il s'agit de la source de Sidi El Kebir, à Hamr El Aïn et dont l'eau a été consommée par 19 patients, tous issus de la même famille et chez qui la présence du vibrion a été confirmée aujourd'hui par les analyses faites par l'Institut Pasteur d'Alger, selon M. Fourar. «Cette source a été condamnée car son eau n'est pas potable et pourrait provoquer d'autres contaminations», a-t-il ajouté, estimant que «la source ne remplit pas les conditions d'hygiène, son eau n'est pas traitée et est utilisée par les habitants des environs». L'eau du robinet, la polémique Ahmed Djemai, directeur de la santé de Blida, a de son côté tenté de rassurer la population locale en indiquant que l'eau du robinet n'est pas incriminée dans la propagation de la maladie dans la wilaya, ouvrant plutôt la piste d'aliments infectés ou contaminés par des bactéries. «Les soupçons se portent sur les fruits et légumes consommés sans cuisson. On ne connaît pas le produit concerné, les analyses sont en cours», a-t-il dit, avant de préciser qu'aucune autre victime du choléra n'a été enregistrée dans la wilaya de Blida. Dans la wilaya d'Alger, à l'hôpital d'El Kettar, il y a neuf cas suspects, selon son directeur Bouyoucef Issam-Eddine, qui a ajouté que des échantillons ont été envoyés à l'Institut Pasteur pour confirmer les cas de choléra. «Le citoyen doit être au courant du choléra pour nous aider à lutter contre cette maladie», a indiqué par ailleurs le directeur de la Santé de la wilaya de Blida, qui a recommandé aux citoyens d'éviter de rendre visite aux malades hospitalisés pour éviter la transmission de la maladie. Dans la wilaya de Médéa, c'est également un début d'incertitude, après des affirmations de cas de choléra, vite démenties par le directeur de la Santé. Pourtant, un malade originaire de Médéa et suspecté d'être atteint du choléra est hospitalisé au CHU Naffisa Hamoud (ex-Parnet) d'Hussein Dey depuis mardi dernier, indiquent des sources médicales. Un cas confirmé par le ministère de la Santé. Le malade, un enfant de quatre ans originaire de Tablat, présente des symptômes correspondant à une atteinte par le choléra, et serait, précise-t-on de mêmes sources, actuellement en réanimation. Si les résultats des analyses envoyées à l'Institut Pasteur d'Algérie n'ont pas encore été envoyés au CHU, le traitement administré à cet enfant par les équipes médicales est un traitement anticholérique, auquel il a bien réagi mardi et mercredi avant que son état ne se dégrade jeudi alors qu'il était toujours en réanimation. Par ailleurs, directement incriminée dans cette épidémie, à tort ou à raison, puisque pour le moment les autorités sanitaires sont toujours à la recherche des causes de la propagation du début d'épidémie de choléra, l'eau du robinet dans la wilaya de Blida notamment est «saine» et «contrôlée», selon les affirmations du DG de l'Algérienne des Eaux (ADE), Smaïl Amirouche. «Je rassure les citoyens que l'eau du robinet, qui est distribuée via les installations et les réseaux publics, est saine et potable. Il n'y aucune inquiétude à la consommer», a-t-il dit, avant d'affirmer que «cette eau est soumise quotidiennement à toutes les analyses et les contrôles exigés par la loi, selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé. Toutes les stations de traitement, dont le nombre dépasse les 90 à l'échelle nationale disposent chacune d'un laboratoire qui supervise les étapes de traitement. L'eau n'est pas injectée dans les réseaux et les réservoirs avant qu'il ne soit assuré de sa potabilité ( )», a-t-il expliqué à la télévision publique. Par ailleurs, à Constantine, c'est également une grande panique au service infectieux du CHU, pris d'assaut par des patients. Selon le docteur Sameh Chébira, cité par des médias, «aucune mesure officielle n'a été entreprise au service infectieux du CHU, néanmoins c'est la panique générale avec des dizaines de patients qui ont pris d'assaut l'hôpital depuis hier après avoir suspecté des symptômes de choléra. Mais aucun cas n'a été confirmé». «Les professeurs, assistants, résidents et internes ont conclu que toute personne qui présente des symptômes (diarrhée, vomissement) doit être systématiquement admise et prise en charge pour des analyses», a-t-il ajouté. En attendant le dénouement de cette crise sanitaire, les bouteilles d'eau minérale se négocient à des prix astronomiques.