Une récente opération de contrôle opérée par la direction de l'Energie et des Mines a révélé que 80% des stations-service, publiques et privées, ne sont pas conformes aux normes et ne respectent pas les règles, en matière d'hygiène et de sécurité, apprend-on de sources proches de la Commission de l'environnement de l'APW d'Oran. Notre source signale qu'à l'issue de cette campagne, des mises en demeure ont été adressées, à 80% des stations-service de la wilaya. Des délais allant de 6 à 8 mois ont été accordés aux propriétaires et gérants pour mettre à niveau leurs installations. Selon notre interlocuteur, les gérants ont été sommés de mettre à niveau leurs infrastructures notamment en ce qui concerne l'habillage, les sanitaires, la piste, les activités secondaires comme le lavage-graissage, etc. Les services concernés avaient assuré qu'une fois ce délai arrivé à terme des sanctions seront prises à l'encontre des réfractaires. Par ailleurs, l'enquête avait, aussi, révélé que les stations- service qui assurent la prestation de lavage-graissage, déversent, pour la plupart d'entre-elles, les huiles usagées dans les réseaux d'assainissement. Il est à rappeler que la direction de l'Energie est chargée du contrôle des stations qui assurent la distribution du carburant et pour lesquelles le lavage-graissage est une activité secondaire. Les stations qui ne font que le lavage dépendent de la Commission de wilaya chargée des établissements classés relevant de la direction de l'Environnement. Par ailleurs, et selon une étude commandée par la direction de l'Environnement de la wilaya, les stations- service de la wilaya d'Oran génèrent, annuellement, quelque 39.000 tonnes d'eaux huileuses rejetées, directement, dans les réseaux d'assainissement ou en milieu récepteur. L'étude du Plan de gestion des déchets spéciaux (DS) et déchets spéciaux dangereux (DSD), réalisée par le cabinet d'étude environnementale et risques industriels (CEERI), indique que l'ensemble des affluents aqueux, provenant des eaux de lavage des planchers, des équipements et des véhicules sont rejetés directement, dans le réseau d'assainissement ou en milieu récepteur. Ces rejets représentent un grave danger sur les zones humides de la région, a-t-on souligné dans la synthèse de cette étude, ajoutant que les afflux huileux sont classés comme déchets spéciaux dangereux par décret exécutif 06-104 du 8 février 2006. La quantité de ces rejets représente 40% de l'ensemble des déchets spéciaux dangereux de la wilaya d'Oran, estimé à 10.000 tonnes par an, souligne-t-on encore. L'étude conforte les résultats de la campagne de contrôle des stations-service de la direction locale de l'Energie qui a révélé le rejet, directement, dans les réseaux d'assainissement. «Cette campagne nous a permis de constater que le minimum pour récupérer les huiles et séparer les huiles usagées de l'eau du lavage, ne se fait pas, dans la grande majorité des stations», avait déploré le directeur local de l'Energie, Omar Sbaâ, dans une déclaration à l'APS. Le Plan de gestion des DS et DSD préconise de faire subir un traitement physique en utilisant des déshuileurs ou des séparateurs eau-hydrocarbures, pour réduire le volume des eaux huileuses, censées être récupérées par des filiales spécialisées dans le traitement de ce genre de déchets.