Pour atteinte a lenvironnement à travers les rejets d'eaux huileuses dans les réseaux d'assainissement, une centaine de stations de lavage et de vidange, installées en plein tissu urbain ont fait objet de mise en demeure, a-t-on appris de sources proches de la commission de l'environnement de l'APC d'Oran. Les gérants et propriétaires de ces stations ont été sommés de mettre à niveau leurs installation sous peine de fermeture. La direction de l'Environnement reçoit régulièrement, des plaintes pour atteinte à l'environnement, surtout qu'une grande partie de ces stations n'est pas dotée d'équipements spécifiques. Installées à travers le territoire de la wilaya ces stations-service ont été sanctionnées par la direction de l'Environnement dans le cadre d'une large campagne de contrôle. Les dirigeants de la plupart de ces espaces ne respectent pas les règles et les normes les plus élémentaires qui régissent leur activité. Ces stations n'hésitent pas à verser les eaux usées et les huiles usagées, directement dans la nature où dans les réseaux d'assainissement des agglomérations. Les huiles sont aussi versées sur les trottoirs et des marées d'eaux usées coulent sur les chaussées. Un véritable danger pour la santé des citoyens. Toutes les stations de lavage et de graissage de véhicules, à savoir près de 400, réparties à travers les différentes agglomérations de la wilaya, font l'objet de visites d'inspection et de contrôle qui ciblent les systèmes de rejet des produits (huiles) utilisés pour la vidange des moteurs, au fur et à mesure dans le cadre de cette campagne. Cette action a été rendue nécessaire du fait des déversements de produits lubrifiants industriels, nocifs pour l'environnement et la santé. Près de 40.000 tonnes d'eaux huileuses sont rejetées, chaque année, dans les réseaux d'assainissement ou d'autres milieux récepteurs. Une récente étude, commandée par la direction, a permis de révéler, une atteinte flagrante a l'environnement, dont les principaux acteurs sont les responsables des stations-service. La quantité de ces rejets représente près de 40% de l'ensemble des déchets spéciaux dangereux de la wilaya d'Oran, estimé à 10.000 tonnes par an. L'étude du Plan de gestion des déchets spéciaux (DS) et déchets spéciaux dangereux (DSD), réalisée par le Cabinet d'étude environnementale et risques industriels (CEERI), indique que l'ensemble des affluents aqueux, provenant des eaux de lavage des planchers, des équipements et des véhicules sont rejetés, directement, dans le réseau d'assainissement ou en milieu récepteur. Ces rejets représentent un grave danger sur les zones humides de la région, a-t-on souligné, dans la synthèse de cette étude, ajoutant que les afflux huileux sont classés comme déchets spéciaux dangereux par décret exécutif 06-104 du 8 février 2006. De son côté, la direction locale de l'Energie avait lancé, au début de l'année 2017, une campagne de contrôle des stations-service de la wilaya. Celle-ci conforte la thèse du rejet directement dans les réseaux d'assainissement. «Cette campagne nous a permis de constater que le minimum pour récupérer les huiles et séparer les huiles usagées de l'eau du lavage, ne se fait pas, dans la grande majorité des stations», a déploré le directeur local de l'Energie. Il a ajouté que son administration a mis en demeure les gérants de ces stations, tout en leur accordant un délai pour mettre à niveau leurs installations.