Des vents forts souffleront vendredi sur plusieurs wilayas du sud du pays    Sport (ACNOA): l'Algérien Mustapha Berraf, seul candidat à sa propre succession à la tête de l'instance africaine    Salon international du chocolat et du café: quatre concours au programme de la 6e édition    Agrément à la nomination de la nouvelle ambassadeure d'Algérie à Oslo    BEM et Bac session 2025: révision des données des candidats du 2 au 16 février    Accidents/zones urbaines: 7 morts et 393 blessés en une semaine    La coopération bilatérale au centre des entretiens de Arkab avec le vice-ministre russe de l'Energie    Ghaza: l'obstruction de l'acheminement de l'aide par l'armée sioniste aggrave la crise humanitaire    Réunion à huis clos jeudi du Conseil de sécurité sur la Syrie, convoquée par l'Algérie    Ghaza: l'ONU propose un plan pour la gestion des déchets issus de l'agression sioniste    A Monsieur le ministre de la Justice    Consultation élargie sur la nouvelle loi organique relative aux associations    Poutine était prêt à rencontrer Zelenski au printemps 2022    Des milliers de déplacés au Darfour-nord en raison d'une escalade des attaques des FSR    « L'appel à l'expulsion des Ghazaouis est une tentative désespérée et injuste »    La Déclaration sur l'énergie approuvée    Fédération tunisienne de football : Moez Nasri élu nouveau président    Le sélectionneur algérien plus objectif dans ses analyses    Débâcle des Verts au Mondial de hand : Les pouvoirs publics interviennent    «Le recensement vise à atteindre plusieurs objectifs politiques stratégiques»    Les moyens de renforcer l'efficacité énergétique examinés    Signature d'un protocole de coopération en matière de formation policière    Saisie de 1.700 kg de kif traité et 441 comprimés de Prégabaline 300 mg    A Monsieur le président de la République    A Monsieur le président de la République    Sansal, le Cercle algérianiste et le plan de partition de l'Algérie    Arrivée à Skikda, la troisième halte    Jazzstellation revisite la musique camerounaise    Fédération Algérienne de Taekwondo: Yazid Benallaoua réélu pour un nouveau mandat olympique    Tizi-Ouzou: la caravane Jeunesse et Mémoire nationale sur les traces des "novembristes"    Le président de la République reçoit le vice Premier ministre russe    Développement et modernisation de la capitale: une séance de travail consacrée au Plan blanc    L'ASSECCA condamne l'ingérence du Parlement européen dans les affaires intérieures de l'Algérie    Ouverture des candidatures pour la 3e édition du prix "Cadets de la Culture"    Bouira: un centre d'excellence pour la formation spécialisé dans le textile et le cuir    Assistance vidéo à l'arbitrage (VAR): clôture du séminaire de la Fifa à Alger        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le choléra dans notre capitale, pourquoi pas ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 08 - 2018

Ce n'est pas le choléra qui a été réintroduit chez nous, mais c'est le pourrissement de l'état d'hygiène dans nos villes et dans nos campagnes qui a fait réémerger cette maladie des temps anciens.
Par cet article, nous voulons réagir par rapport à l'épidémie du choléra qui a brutalement touché certaines wilayates du pays. Nous voulons réagir aussi par rapport aux médias, qui, il me semble, se trompent de cible, et portent souvent la responsabilité de l'amplification de l'épidémie de choléra aux structures de soins et au Ministère de la santé.
Sans vouloir prendre partie pour un Ministère et un Système de santé qui est moribond à mon sens, je voudrais rappeler que l'apparition du choléra est une conséquence directe d'une gestion catastrophique de l'assainissement, et une traduction inéluctable des conditions déplorables de l'hygiène et de la salubrité publique dans nos villes, et dans nos campagnes.
La responsabilité de cette situation doit être recherchée à deux niveaux à mon sens :
- Dans les communes, les services techniques responsables de l'hygiène et de la salubrité publique ont presque disparu, et les Bureaux d'hygiène communaux crées avec beaucoup d'effort en 1985, n'existent, ou ne fonctionnent presque plus, comme par exemple à Oran.
- Dans notre société actuelle, le choléra est une résultante de l'archaïsme et de l'inculture scientifique prônée dans les écoles de l'ancien ministre Benbouzid, où l'on a produit une société insensible à l'hygiène, et à la propreté de son environnement.
Le choléra, de quoi s'agitil concrètement ?
Contrairement aux autres maladies tout aussi graves et désastreuses, comme la peste ou le typhus, le choléra survient progressivement (sauf pour certaines contaminations particulières), c'est un aboutissement biologique d'un état de dégradation d'un écosystème naturel, et c'est une résultante d'une situation alarmante des conditions d'hygiène et de promiscuité de la population.
Sur le plan épidémiologique, le choléra se situe au sommet de l'iceberg que constituent les maladies à transmission hydriques.
C'est-à-dire, que le choléra, survient nécessairement quand les autres maladies de la saleté sont omniprésentes, sur une longue durée, comme par exemple : la typhoïde, les intoxications alimentaires, les dysenteries, les diarrhées etc.
Par ailleurs, étant un pays endémique de ces maladies appelées aussi maladies des mains sales, toute détérioration des conditions d'hygiène fait resurgir automatiquement ces pathologies, dont les germes ou les virus en causes pullulent plus particulièrement durant les périodes chaudes, et dans toutes les régions de notre pays.
L'épidémie de choléra et ses conséquences
Les conséquences directes de cette épidémie sont nombreuses, avec un impact négatif pour notre pays sur plusieurs plans.
Sur le plan épidémiologique, la maladie va persister, au moins quelques années, durant les saisons estivales, sauf si la situation de l'hygiène publique s'améliore nettement, ce qui n'est pas chose aisée dans les conditions actuelles.
Sur le plan sanitaire, la surveillance de la maladie nécessitera une mobilisation accrue et permanente de moyens sanitaires (des laboratoires spécifiques que n'ont plus nos structures de santé), et des compétences humaines qui existent de moins en moins (la couverture sanitaire en spécialistes en épidémiologie est l'une des plus faibles dans le pays).
Sur le plan économique, l'épidémie de choléra a toujours des conséquences néfastes, car le choléra est une maladie sous haute surveillance internationale, elle est soumise à un Règlement sanitaire international et donc tout pays infecté est mis en quarantaine pour les exportations de ses denrées alimentaires.
Ce sont les mêmes conséquences également pour les Agences de voyages internationaux qui ne recommandent plus à leurs touristes le pays infecté.
Par ailleurs, le niveau sanitaire du pays infecté est automatiquement déclassé, et tous les indicateurs sanitaires sont réexaminés par l'Organisation mondiale de la santé.
Pourquoi une épidémie de choléra en aout 2018 ?
Il s'agit certainement du résultat actuel d'une situation épidémiologique gravissime en termes de maladies à transmission hydrique. Le nombre élevé de cas de diarrhées et d'intoxication recensé dans le pays était annonciateur de cette situation épidémique. Les épidémies de diarrhées font toujours le lit du choléra. Elles n'ont pas été prises en considération.
Ainsi, nous allons assister à une propagation de proche en proche, de la maladie, d'une wilaya à une autre.
Ce fléau de l'antiquité, se propage aisément et cela malgré tous les moyens et les compétences dont dispose notre pays en 2018.
Il est vrai que la situation climatique excessivement chaude a été très favorable, le tourisme national et la fréquentation des plages dans le pays a atteint un record cette année, atteignant souvent les limites de la promiscuité.
La mauvaise gestion récurrente de l'eau, et aussi l'absence d'information sanitaire des populations, ont certainement contribué aussi à la résurgence de cette grave maladie à transmission hydrique.
La propagation d'une épidémie de choléra dans notre pays est liée aussi à un mal profond dans notre société. En effet, notre population n'à point de repère et elle n'observe aucune limite concernant l'insalubrité et la malpropreté des espaces qu'elle souille sans réserve (voir la célébration de l'Aïd El Adha qui est transformé en une véritable orgie de l'insalubrité dans nos rues).
Egalement, nos gestionnaires des villes et des campagnes, ils ont une lourde part de responsabilité dans l'éclosion de cette épidémie, ils sont plus préoccupés dans les affaires, et ont systémiquement délaissé la gestion de l'hygiène publique de leurs communes, depuis de nombreuses années, mais ils ne sont point les seuls responsables, car d'autres fléaux, comme la prédation, et l'incompétence, sont devenues des règles immuables à tous les niveaux de gestion de notre malheureux pays.
*Professeur en Epidémiologiste - Faculté de médecine d'Oran


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.