L'élimination du MCA de la Ligue des champions d'Afrique a provoqué une véritable polémique au sein du Doyen. En effet, le conseil d'administration du Mouloudia a pris la décision de limoger l'entraîneur Bernard Casoni et le directeur sportif Kamel Kaci-Said pour mauvais résultats. Il fallait s'y attendre dans la mesure où le coach français n'a pas atteint l'objectif assigné, à savoir la qualification du club aux quarts de finale, et Kaci-Said pour avoir failli à sa mission en tant que directeur technique. De l'avis de tous les observateurs, il est inadmissible qu'un club comme le Mouloudia d'Alger, avec une assistance populaire considérable qui dépasse les frontières et protégé financièrement par Sonatrach, n'arrive plus à sortir de l'anonymat et retrouver son statut de grand club. Les raisons de cette situation sont multiples. Au MCA, qui paye cash la conséquence de la gestion de l'ex-responsable de l'équipe Omar Ghrib, c'est la rue qui décide en imposant son diktat. Aussi, Kaci-Said a commis l'erreur de ne pas mettre en place une stratégie pour mettre fin aux anciens mauvais réflexes. Ce qui explique peut-être les déclarations de Bernard Casoni qui, pour justifier cette élimination, a affirmé qu'il n'avait pas apprécié le recrutement, avant d'accuser certains joueurs d'avoir levé le pied face à l'ESS. Une déclaration très grave pour une équipe de la trempe du MCA. Ceci dit, aujourd'hui, la réalité du terrain nous oblige à dire que Casoni et Kaci-Said sont les premiers responsables de cet échec. Certains responsables ont exploité la ferveur populaire du Mouloudia pour inculquer une mentalité qui ne correspond nullement aux valeurs à l'origine de la création de ce club mythique. A présent, un changement radical s'impose pour déboucher sur un autre mode de gestion au MCA. Sur le plan purement technique, le Doyen est passé totalement à côté en raison d'une faiblesse technique caractérisée. Avec un gardien de but, Chaâl, qui n'a pas donné l'assurance escomptée, la défense du Mouloudia est complètement dépassée, la majorité des buts concédés venant du flanc droit occupé par Hachoud. Il s'avère aussi qu'il y a un manque de complémentarité flagrant, alors que certains joueurs ne répondent pas aux critères techniques pour figurer parmi l'effectif du MCA. On ajoutera l'indiscipline flagrante de plusieurs éléments, trop habitués au laxisme sous prétexte qu'il s'agit de cadres. Pourquoi recruter Arrous avec un statut d'international pour chauffer le banc ? Pourquoi investir autant d'argent pour payer la libération de Bourdim pour ne pas l'utiliser alors qu'il passe comme l'un, sinon le meilleur milieu offensif de notre championnat ? Des questions qui méritent bien des réponses, sans pour autant oublier les Benothmane (ex-Club Africain), Haddouche (ex-ESS), Hachi (ex-Mamelodi Sundowns FC), Mamoun et Chaibi. En attaque, il a été difficile à Casoni de trouver des solutions en raison d'un manque de complémentarité flagrant dans le compartiment offensif. Ajoutez à cela les écarts disciplinaires constatés ici et là. En somme, le MCA vit actuellement une période de crise qui n'est pas facile de surmonter si l'on persiste à ne pas prendre en considération la réalité du terrain. Car, l'argent seul ne suffit jamais à mettre en évidence une équipe de football sans un véritable projet sportif avec des compétences requises pour ce genre d'ambitions. L'heure du renouveau à tous les niveaux a sonné. Le limogeage de Casoni et Kaci-Said ne s'avère pas comme les solutions les mieux indiquées pour permettre au MCA de rebondir. D'après certaines indiscrétions, le MCA est victime d'une déstabilisation interne pour préserver certains intérêts personnels de ceux que l'on considère comme des intouchables de l'équipe. Et « Il n'y a ni justice ni liberté possibles lorsque l'argent est toujours roi », comme l'a si bien dit Albert Camus.