S'il existe un produit type du terroir propre à la région de Ténès, c'est incontestablement le muscat de Mainis (situé à en environ 6 km à l'ouest de la ville de Ténès). Le label de ce produit du terroir a dépassé les frontières de la wilaya au point ou des Algérois viennent régulièrement et à chaque saison s'approvisionner de ce fruit. Aujourd'hui les vignobles qui produisent ce raisin ayant un arome muscat et très parfumé rappelant légèrement celui du musc sont menacés de disparition non pas à cause d'une quelconque maladie mais par celle des pouvoirs publics qui ont décidé d'attribuer des dizaines d'hectares de vignes à des promoteurs en vue de construire des complexes touristiques (hôtels, etc.). Bien sûr les exploitants de ces vignobles appartenant aux EAI (exploitation agricole individuelle) se sont opposés par des mouvements de protestation mais apparemment leurs voix semblent ne pas trouver d'oreilles attentives. Pire encore, les investisseurs sont déjà connus et les projets identifiés ; il ne reste que le lancement effectif des travaux après l'arrachage des pieds de vigne bien évidemment. La société civile de la ville de Ténès dans toutes ses composantes désapprouve la décision des pouvoirs publics estimant que ce produit du terroir unique en Algérie va disparaître à jamais. Selon M.Dahmani, un enseignant farouche défenseur de la préservation du terroir local, «la récente décision d'attribuer toute une superficie où est implantée la vigne du muscat devra être revue car il est du devoir des pouvoirs publics de valoriser les produits agricoles du terroir et non de les faire disparaître». «Malheureusement, dira-t-il, contre toute attente au lieu de labelliser, protéger et encourager le produit de nos terroirs, qui sont d'ailleurs une aubaine pour développer les zones marginalisées, il se trouve que des gens considèrent que des projets touristiques seront plus rentables par rapport à la production de ce raisin». M.Dahmani tient à préciser que la wilaya de Chlef qui dispose de 129 km de littoral «regorge de terres incultes ou mal exploitées où les promoteurs peuvent à loisir investir dans le tourisme». Et de rappeler que le foncier touristique existe bel et bien mais jusqu'à ce jour aucun investissement n'a été effectué et toutes ces zones demeurent vierges. Il s'agit des ZET (zones d'extension touristique) au nombre de dix classées par décret n°88-232 du 5 novembre 1988 à vocation balnéaire d'une superficie totale de 1.691 hectares. Notre interlocuteur souhaite que le nouveau wali installé récemment réétudie le dossier concernant l'expropriation de ces terres agricoles et l'annulation des décisions d'affectation.