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Pourquoi la France ne peut pas ne pas s'impliquer dans les présidentielles en Algérie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 10 - 2018

La bonne volonté du Président Emmanuel Macron de conduire cette fois-ci l'ancienne puissance coloniale à observer une neutralité dans les échéances électorales 2019 ne suffit pas car la relation entre les deux pays est beaucoup plus compliquée que de l'insérer comme il l'entend dans un modèle politique qui obéit aux règles des relations internationales d'usage.
Bien que cela a crée une vive polémique dans les milieux d'extrême droite lors de son annonce, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié avait déclaré début février2015 que « le nombre de Français ayant un lien direct avec l'Algérie avoisine les sept millions » Toute la question reste de circonscrire avec précision qui sont vraiment les musulmans de France ? L'Institut Montaigne a tenté d'apporter la même année une réponse sur la base d'un sondage commandé à l'Institut Farçais d'Opinion publique (IFOP). Cet organisme étatique a interrogé 15 459 personnes de 15 ans et plus, représentatives de la population française pour son sondage, dont 874 qui se disent de confession musulmane. Cela représente environ 5,6 % des répondants. Si l'on applique ce ratio à l'ensemble de la population française, on arrive donc à une estimation de 3 millions de musulmans sur la base de cette étude. Les chiffres officiels repris en 2018 confirment le chiffre de 7 millions soit près de 11% des 67,2 millions de Français avec un taux de natalité de 0,3%. Sur les 233 000 qui viennent chaque année, plus de la moitié sont issus de l'émigration. Il se trouve que l'approche utilisée par l'IFOP n'a pas été du goût d'internautes et de sites d'extrême droite, qui l'ont accusée de largement sous-estimer le nombre de musulmans en France. Avec des arguments complètement erronés. Depuis cette date, les spéculations sur le sujet vont bon train. L'Algérie par exemple, si l'on croit l'Institut national français des études démographiques (Ined), figurerait parmi les 15 pays qui fournissent le plus de migrants au monde. Pour l'Aida (Association internationale de la diaspora algérienne) basée à Londres, les Algériens ou personnes d'origine algérienne vivant à l'étranger en 2018, seraient au nombre de 7 millions d'individus, voire plus. En France seulement, ils seraient plus de 5 millions ! En Amérique du Nord, ils se situeraient entre 120 000 et 140 000 (110 000 au Canada, 30 000 aux USA et 2000 au Mexique).
Dans les pays arabes, ils seraient quelques milliers et en Afrique plusieurs centaines. Si l'on croit les statistiques du ministère de l'intérieur français, repris par les réseaux sociaux, entre 1998 et 2017 plus de 400 000 Algériens ont obtenu la nationalité Française et 70 000 sont actuellement en instruction. Fatima Besnaci, historienne et petite fille de harki a déclaré avoir pris connaissance des centaines de milliers de dossiers des fils de harkis, résidents actuellement en Algérie demandant la naturalisation française. En mai dernier, Emmanuel Macron embrasse une femme vêtue d'un bonnet phrygien portant l'inscription Harki, sur les Champs-Elysées à Paris. Il a promis à cette communauté que son quinquennat va prendre à cœur ce problème et que devrait dévoiler une série d'annonce d'ici le 25 septembre et cela a été effectivement fait. Cette communauté a déjà bénéficié d'une aide de 40 millions d'euros et s'attend au plus important qui est le dossier de libre circulation entre la France et l'Algérie qui se trouve actuellement entre les mains du président Bouteflika de la confirmation même de l'actuel secrétaire général du front de la Libération Nationale ,Djamel Ould abbés.
Toute cette communauté dont le nombre croît d'année en année constitue un lobby contre lequel toute approche politique sera vaine si elle l'ignorait dans son équation, ce que le jeune président ne veut pas comprendre et s'entête dans sa rationalité politique. Maintenant comment s'applique cette préférence à l'homme Bouteflika ? Pourquoi les récentes turbulences politiques et surtout économiques ne sont qu'un orage d'été d'une relation tumultueuse qui a ses hauts et ses bas depuis les accords d'Evian.
Pour la France, Bouteflika est l'homme du compromis
Il ne s'agit pas d'un jugement de la jeunesse macronienne en état d'euphorie mais de la France profonde imprégnée des réalités de la relation historique France /Algérie, telle que détaillée par Frantz Fanon dans son livre « les damnés de la terre » » La France pense que c'est le seul qui est capable de tenir tête à l'armée et mettre au pas les anciens combattants qui confisquent le pouvoir au nom de la légitimité révolutionnaire Bernard Kouchner qui a crée un incident diplomatique en répondant à la question des journaliste lors la visite de Sarkozy en Algérie « que va-t-on trouver en Algérie ? il dira « la génération de l'indépendance est encore au pouvoir, après se sera peut être plus simple » Aujourd'hui, lui et nombreux sont les socialistes qui sont impressionnés par son aval de mettre 5 généraux majors d'un seul coup en prison.Si l'on croit certaines indiscrétions et l'enquête qui lui a été dédiée par le magazine « Jeune Afrique » (01) le 4 aout 2015, deux ans après son AVC, Abdelaziz Bouteflika est le seul politicien dans toute l'Afrique et le monde Arabe à avoir entretenu des liens durables et étroits avec une ancienne puissance coloniale. Il ne cache pas son admiration pour de Gaule et à chaque occasion, il cite Pierre Mendés France. Il lui arrive de se comparer à Napoléon et dit souvent avoir 3 cm de plus que l'empereur Ceux qui l'ont fréquenté disent, si l'on se réfère à cette enquête qu'il est imbattable sur l'histoire de France et les classiques de la littérature française. Il savoure la langue en roulant ses « R ». Il ne rate pas l'occasion de raconter ses souvenirs et de dresser les portraits des chefs d'Etat et ministres qu'il a croisé durant sa langue carrière. Un ambassadeur a raconté au journaliste de ce magazine qu'il dit souvent que « les Algériens sont plus proches de la France que du Maroc » pour mettre à l'aise les nombreux diplomates français qu'il reçoit dans le palais d'El Mouradia, en leur affirmant « je suis français » faisant allusion certainement au statut des Algériens durant la période coloniale. Jusqu'à laisser dire à cet ambassadeur « qu'il cultive une sorte de fascination pour ce pays ». Ceci ne parait pas étonnant si l'on considère sa longue carrière dans la diplomatie qui l'a conduite pour l'Algérie de 1963 à 1979. Il a travaillé avec tous les présidents de la 5éme république : Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et maintenant Macron. Les plus grands d'entre eux n'ont eu aucune appréciation négative sur lui. De Gaule l'estime, Pompidou le jugeait habile et Valery Giscard d'Estaing le trouvait entreprenant et adroit. Pour ceux qui sont venus après, ils disent s'instruire en l'écoutant si l'on croit la déclaration de François Hollande. De la présidence de Ben Bella, en passant par Boumedienne jusqu'à la désignation de Chadli Bendjedid, li s'est occupé de la diplomatie algérienne en commençant par la mise en œuvre des accords d'Evian, Les accords commerciaux, contentieux financiers, libre circulation des biens et des personnes, pétrole et gaz, ou encore affaire du Sahara occidental, Bouteflika devient un habitué de l'Elysée, de Matignon ou du Quai d'Orsay. Mais cette bonne appréciation des dirigeants français lui attire des foudres de l'autre côté de la rive. Les artisans de la nationalisation des hydrocarbures par exemple le traitent « d'agent de la France » pour ne citer que Belaid Abdeslam, ministre de l'Energie et de l'Industrie entre 1965 et 1977(02), tenu pour être l'un des architectes de la nationalisation des hydrocarbures en février 1971. On lit dans ce papier signé par l'envoyé spécial Farid Alilat que Sid Ahmed Ghozali, directeur général de Sonatrach de 1966 à 1979, n'est pas plus tendre. « Bouteflika a agi contre la nationalisation des hydrocarbures et contre celles qui l'ont précédée, celles des mines et des biens vacants », confie-t-il un jour. Belaid Abdeslam raconte même que, à l'été 1978, après avoir été reçu deux fois de suite par le président français, Bouteflika a été vertement apostrophé par Boumediene : « Enfin, es-tu le ministre des Affaires étrangères de Giscard ou le mien ? » Après 1978, sa « traversé désert » tout à fait privé commence à Paris où le rejoint son frère Said pour préparer une thèse de doctorat. Son retour à la politique en 1999 à commencé par de la grêle lorsque le gouvernement socialiste de Lionel Jospin déclare que la France est « préoccupée » par les circonstances dans lesquelles le scrutin s'est déroulé. Il est vrai que, la veille du vote, six candidats s'étaient retirés, laissant ainsi Bouteflika seul en lice. Vexé, le nouveau président algérien ne mâche pas ses mots devant les journalistes : « Je voudrais dire au Quai d'Orsay de se préoccuper un peu moins des affaires de l'Algérie. Cette forme de tutelle, cette forme de protectorat, cette forme de souveraineté limitée sont absolument inacceptables .Depuis à part quelques orages d'été comme le vote par l'assemblée française du bienfait de la colonisation ou encore l'affaire Husseini, ce diplomate arrêté par la justice française en dépit de son immunité diplomatique, c'est le grand amour et la lune de miel d'un côté comme d'un autre. Il est le seul président algérien à faire confiance totale au système de santé français. Boumedienne a préféré la Russie, Chadli Bendjedid, la Belgique, Zeroual, l'Algérie. A ce dernier certaines sources colle un check up en Espagne mais reste invraisemblable de part le patriotisme de l'intéressé. Conclusion donc, cette histoire de l'approche Macron de vouloir dépassionner la relation France/Algérie en regardant l'avenir « et oublier le passé sans l'enterrer » n'est que pure utopie et dénote une exaltation de jeunesse qui s'éloigne du pragmatisme et de la réalité .Même si avec les autres pays, la mondialisation est seulement économique, celle des anciennes colonies restera encore sociale pour plusieurs générations .Peut être qu'Abdelaziz Bouteflika, de part son parcours politique et le nombre important de dirigeants avec qui il a eu affaire ,est le seul à avoir compris cette situation et donc s'impose même diminué de ses capacités.
*Consultant, Economiste Pétrolier
Renvois
(01) Lire les détails dans ce dossier: https://www.jeuneafrique.com/mag/252791/politique/algerie-bouteflika-et-la-france/ (02) Ibidem


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