Le président Abdelaziz Bouteflika sera le candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle prévue au mois d'avril prochain. En le rappelant avec insistance à ses militants et à l'opinion publique, le secrétaire général du FLN n'apporte rien de nouveau sur ce front. Si ce n'est, quelque part, une manœuvre de diversion, beaucoup plus déclinée pour faire oublier au plus vite le scandale de la désignation d'un président illégitime du perchoir que de servir dans un emballage nouveau un candidat providentiel aux militants du parti. Ould Abbès est plus que catégorique sur l'identité du candidat du parti à la prochaine présidentielle et le crie sur tous les toits. Tout comme le soutien à un 5ème mandat de Bouteflika d'une UGTA qui perd inexorablement du terrain sur le front des revendications sociales devant les nouveaux syndicats indépendants, plus présents sur le terrain de la protection du pouvoir d'achat et des travailleurs. Juste après la diversion tragicomique à l'APN, le FLN, auteur et metteur en scène de la destitution du président légitime de l'Assemblée nationale, même si celui-ci a fait le jeu des putschistes par une posture tout à fait conforme à un apparatchik du pouvoir qu'il a toujours été, passe donc à la vitesse supérieure en implorant le chef de l'Etat à se porter candidat, à annoncer officiellement qu'il est disposé à briguer un 5ème mandat. Car le SG du FLN veut, en rendant anecdotiques les annonces des soutiens traditionnels et nouveaux du président Bouteflika, d'une part revêtir l'habit de celui qui sponsorise le 5ème mandat, ensuite compte en retirer quelques dividendes pour sa propre personne. D'abord une reconnaissance au sein de son parti comme étant le vrai «patron» du FLN, avec le sponsoring d'un 5ème mandat, ensuite une rétribution pour services rendus par le chef de l'Etat pour les efforts de Djamel Ould Abbès de s'imposer par d'autres moyens que les règlements du parti à la tête du FLN. Plus que tout, le SG du FLN voudrait dans les moments actuels prendre seul les commandes de la désignation du président Bouteflika comme candidat du FLN à la présidentielle et ne laisser que des miettes à son rival du RND, Ahmed Ouyahia, qui s'est déjà mis en position d'outsider par rapport aux autres partis de la coalition présidentielle par rapport à un 5ème mandat, désapprouvé par les partis d'opposition. Car l'enjeu pour le FLN est de rester leader sur la scène politique nationale et ne se préoccupe plus, dès lors, que de cette présidentielle, laissant le reste de la vie publique à la bonne gestion du SG du RND et Premier ministre. Car il s'agit en réalité d'une sorte de partage politique et économique de la gestion des affaires de l'Etat, d'une sorte de deal entre les deux partis qui arrivent toujours à la première et seconde position lors des consultations électorales de ces trente dernières années. Est-ce pour autant que les jeux sont faits ou que les partis du pouvoir ont d'ores et déjà verrouillé cette élection présidentielle ? Rien n'est moins sûr, même si certains attendent avec une certaine curiosité l'annonce d'une candidature ou pas par le président lui-même. L'annonce pourrait cependant prendre du temps, les priorités du moment du président sont tout autres et si jamais il serait partant pour un 5ème mandat, l'annonce ne devrait pas se faire avant fin décembre prochain. Un temps largement suffisant pour le secrétaire général du FLN pour consolider sa position par rapport à l'opposition interne et surtout pour s'imposer une fois pour toutes comme un «vrai» patron du FLN.