«( ), les hydrocarbures contribuent encore à hauteur de 40% aux recettes du budget de l'Etat et représentent toujours plus de 90% des revenus extérieurs du pays.» C'est par cette affirmation que le Premier ministre a fait connaître hier la triste réalité de l'Economie nationale aux importantes personnalités du monde des hydrocarbures, invités par Sonatrach pour assister à sa conférence internationale, première du genre, sur l'avenir énergétique de l'Algérie. Ahmed Ouyahia a ainsi, estimé que «parler de l'avenir énergétique de l'Algérie, c'est parler de ses moyens de poursuivre son processus de développement et de diversification économiques et d'avancées sociales ( ).» Il indique que «l'Algérie est encore en première ligne, ces dernières années, dans les initiatives des pays producteurs de pétrole destinées à sauvegarder leurs revenus, face à un marché mondial en bouleversement incessant.» C'est pour lui «un engagement continu sur le front des hydrocarbures» qui a, dit-il «permis le financement d'un développement accéléré de mon pays. Malheureusement, avoue-t-il, «ce processus a été confronté à deux chocs majeurs dans un passé récent : le premier la chute des prix du pétrole dans les années 80 suivi de notre étranglement par la dette extérieure, le second a été l'agression terroriste à laquelle l'Algérie a résisté durant une décennie avant d'en triompher par sa lutte et par son choix de la réconciliation nationale.» Il fera savoir aux invités de Sonatrach que «l'Algérie qui vous accueille aujourd'hui, dispose d'atouts importants, des infrastructures de base, sans comparaison en Afrique, un développement humain qui a, déjà, concrétisé les objectifs des Nations unies( ), un développement industriel en cours dans plusieurs secteurs, dont celui des hydrocarbures qui est le plus avancé, un marché de 40 millions d'habitants ( ), une solvabilité financière extérieure importante avec une dette extérieure équivalente à moins de 3% du PIB et des réserves de change représentant près de 20 mois de couverture des importations.» «La demande énergétique doublera en 2040» Le Premier ministre rappellera pour la circonstance «le potentiel énergétique important du pays» à savoir «des réserves prouvées d'hydrocarbures conventionnelles de 4.000 milliards de tonnes équivalent pétrole dont 2/3 de gaz, un domaine minier de 1,5 million de km² dont près de 2/3 non encore explorés, de grandes réserves de ressources énergétiques non conventionnelles que les Agences spécialisées classent au 3ème rang mondial, un gigantesque potentiel d'énergies renouvelables notamment solaire, enfin, une proximité des marchés européens auxquels l'Algérie est déjà liée par des gazoducs», sans compter « des capacités appréciables pour la liquéfaction du gaz naturel et son expédition vers des contrées lointaines.» Il note que «l'Algérie se distingue aussi par une politique énergétique soucieuse de la protection de l'Environnement.» Il fait savoir à cet effet, que «l'Algérie qui a adhéré aux engagements de la COP 21' ainsi qu'à l'initiative de la Banque mondiale dite zéro torchage, en 2030, travaille depuis des années et à ses propres frais, à diminuer le torchage de gaz qu'elle a ainsi réduit de 12 à 3% déjà.» Entre autres rappels de Ouyahia «notre politique nationale de généralisation de la distribution de gaz naturel fait qu'aucun foyer n'utilise des énergies polluantes protégeant ainsi les forêts et contribuant par là, à la préservation de l'Environnement.» Le Premier ministre pense que «la demande d'énergie qui a déjà doublé ces vingt dernières années, doublera encore à l'horizon 2040 alors que nous enregistrons une réduction accélérée des réserves d'énergies fossiles qui, au rythme de consommation actuelle s'épuiseront à la fin de ce siècle.» Autre conviction de sa part «toute la planète est confrontée à une sérieuse menace sur le climat, un défi qui valorise davantage les énergies propres dont le gaz naturel et les énergies renouvelables.» Il affirme que «l'Algérie verra sa demande interne en énergie croître de 20% à l'horizon 2040 alors que nos besoins en revenus attendus des hydrocarbures demeureront importants pour la poursuite du développement du pays.» Ouyahia appelle alors les partenaires extérieurs de l'Algérie à concourir pour lui permettre de relever ces défis à travers, dit-il, «le renouvellement et la diversification de nos ressources énergétiques.» La nouvelle politique énergétique de l'Algérie Ouyahia estime, à cet effet, qu' «il s'agit d'abord d'augmenter nos capacités de production d'énergies conventionnelles grâce à une plus large prospection du domaine minier qui s'étendra au nord du pays y compris à notre espace maritime, de valoriser nos ressources énergétiques non conventionnelles importantes dont la prospection et l'exploitation seront entourées du plus grand soin pour préserver l'Environnement, et enfin, de promouvoir l'exploitation des énergies renouvelables, un domaine où l'Algérie a déjà adopté un ambitieux programme auquel Sonatrach sera associée pour mobiliser les partenaires extérieurs dans la production mais aussi dans la construction d'une industrie locale des intrants nécessaires.» Il souligne qu'au titre de «cette bataille de l'énergie solaire renouvelable», le gouvernement entend «aller de l'avant comme il est allé de l'avant, avec succès, dans la bataille du dessalement de l'eau de mer.» Avec la promesse qu' «il mobilisera à cette fin, les soutiens, les incitations et les subventions nécessaires.» Autre axe de partenariat proposé par l'Algérie, «le développement de nouveaux débouchés pour la production d'énergie» pour lequel, Ouyahia indique que «des efforts sont en cours et seront soutenus pour augmenter les capacités de transport de nos gazoducs vers l'Europe.» A moyen terme, dit-il «nous travaillerons aussi à promouvoir l'exportation d'énergies solaires vers notre voisinage y compris européen.» Le 3ème axe «le développement de l'industrie pétrochimique, en aval de la production d'hydrocarbures, un objectif stratégique pour l'Algérie ( ),» affirme le Premier ministre qui note comme 4ème et dernier axe «l'amélioration de l'efficacité et de la productivité de notre outil national, dans le domaine des industries des hydrocarbures.» Il s'agira, selon lui, de «recourir aux technologies les plus avancées et d'améliorer la performance des entreprises ( ).» Il évoquera pour cela la SH 2030 et «la mise à jour de la Loi sur les hydrocarbures qui aboutira dans quelques mois, avec comme objectif l'amélioration de l'attractivité de l'exploration et de l'exploitation du domaine minier.» Il conclut en disant que «l'amélioration de l'environnement global des Affaires, en Algérie, fait l'objet d'un programme de travail auquel le gouvernement est attelé, dans plusieurs directions.»