Le Sommet "Algeria Future Energy", un rendez-vous des leaders mondiaux de l'industrie des hydrocarbures, s'est ouvert lundi matin au Centre International de Conférences (CIC) d'Alger, en présence du Premier ministre Ahmed Ouyahia et du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Lors de son allocution d'ouverture des travaux du Sommet, le Premier ministre a indiqué que l'Algérie entend "relever plusieurs défis énergétiques avec le concours de ses partenaires extérieurs" à travers une démarche articulée autour de quatre axes. Il s'agit de renouveler et de diversifier les ressources énergétiques nationales, de développer de nouveaux débouchés pour la production d'énergie, de développer l'industrie pétrochimique en aval de la production d'hydrocarbures et d'améliorer l'efficacité et la productivité de l'outil national dans le domaine des industries des hydrocarbures, a précisé le Premier ministre. En outre, Ahmed Ouyahia a relevé les atouts de l'Algérie dont un potentiel énergétique important, et ce, dans les ressources conventionnelles et non conventionnelles ainsi que dans les énergies renouvelables. Le Premier ministre a cité les réserves prouvées d'hydrocarbures conventionnelles de 4.000 milliards de tonnes équivalent pétrole (Tep) dont 2/3 de gaz, d'un domaine minier de 1,5 million de kilomètres carrés dont près de 2/3 ne sont pas encore explorés, de grandes réserves de ressources énergétiques non conventionnelles pour lesquelles les agences spécialisées classent l'Algérie au 3ème rang mondial, ainsi que d'un gigantesque potentiel d'énergies renouvelables notamment solaire.
"Le projet de loi sur les hydrocarbures "aboutira dans quelques mois" Par ailleurs, M. Ouyahia a affirmé que le gouvernement s'attelle à la mise à jour de la Loi sur les hydrocarbures en vigueur "qui aboutira dans quelques mois" pour rendre plus attractif l'investissement dans le domaine minier du pays. "Le gouvernement travaille à une mise à jour de la Loi sur les hydrocarbures qui aboutira dans quelques mois avec comme objectif l'amélioration de l'attractivité, de l'exploration et de l'exploitation du domaine minier. Bien entendu, l'amélioration de l'environnement global des affaires en Algérie fait l'objet d'un programme de travail auquel le gouvernement est attelé dans plusieurs directions", a soutenu le Premier ministre dans son allocution d'ouverture des travaux du Sommet "Algeria Future Energy", qui se tient les 29 et 30 octobre à Alger. Pour rappel, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, avait expliqué, il y a quelques mois, qu'une réflexion était engagée pour réviser la loi sur les hydrocarbures à l'effet d'améliorer l'attractivité de notre pays en direction des partenaires étrangers, notamment dans la prospection et l'exploitation des hydrocarbures. Il avait, d'ailleurs, relevé que la plupart des appels d'offres lancés par l'Algérie pour la recherche et l'exploration pétrolières s'étaient avérés infructueux. La loi actuelle sur les hydrocarbures, qui date de 2013 et qui a modifié et complété celle du 28 avril 2005, a introduit un système d'écrémage des superprofits applicable aux bénéficiaires du taux réduit de l'Impôt complémentaire sur le résultat (ICR). Elle a aussi élargi le contrôle fiscal aux compagnies pétrolières étrangères opérant en Algérie, alors qu'auparavant, seul le groupe Sonatrach était considéré comme sujet fiscal, soumis aux obligations de contrôle de sociétés, prévu par le code des impôts algérien. La loi actuelle a également révisé la méthodologie de détermination du taux de la Taxe sur le revenu pétrolier (TRP) qui est, depuis 2013, basée sur la rentabilité du projet au lieu du chiffre d'affaires. Elle a maintenu l'exercice exclusif par Sonatrach de l'activité transport par canalisations des hydrocarbures et des produits pétroliers, comme elle accorde la priorité à la satisfaction des besoins en hydrocarbures liquides et gazeux du marché national, notamment à travers un dispositif obligeant les contractants à céder au prix international une partie de leur production. La loi en vigueur donne la possibilité d'acquittement en nature de la redevance, et a clarifié et précisé certaines missions de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) et de l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Relever plusieurs défis Il a entre outre, indiqué que l'Algérie entend "relever plusieurs défis énergétiques avec le concours de ses partenaires extérieurs" à travers une démarche articulée autour de quatre axes. Il s'agit de renouveler et de diversifier les ressources énergétiques nationales, de développer de nouveaux débouchés pour la production d'énergie, de développer l'industrie pétrochimique en aval de la production d'hydrocarbures et d'améliorer l'efficacité et la productivité de l'outil national dans le domaine des industries des hydrocarbures, a précisé le Premier ministre lors de son allocution d'ouverture des travaux du Sommet "Algeria Future Energy" qui se tient les 29 et 30 octobre à Alger. Co-organisé par Sonatrach et la société britannique de conférences, d'expositions et de formation sur l'énergie et les infrastructures CWC, ce sommet du pétrole et du gaz se tient sous le thème de "la diversification, l'innovation et l'investissement". Cet événement regroupe des leaders mondiaux de l'industrie des hydrocarbures et des énergies renouvelables, ainsi que plusieurs ministres de l'Energie et les secrétaires généraux de l'OPEP et du Forum des Pays Exportateurs de Gaz (GECF). Cette plateforme de discussions, axée sur l'investissement et la politique énergétique de l'Algérie, permettra de partager les points de vue des différents acteurs mondiaux de l'industrie du pétrole et du gaz. Sonatrach signe des accords avec ENI et Total La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a signé, lundi à Alger, quatre accords dont deux pour l'exploration du potentiel pétrolier en offshore avec, respectivement, le groupe ENI (Italie) et Total (France). Signés en marge du Sommet Algeria Future Energy, deux accords portent sur l'exploration et l'évaluation du potentiel pétrolier du bassin offshore algérien (exploration en mer) dans ses parties orientale et occidentale. La partie orientale de l'offshore algérien sera opérée avec ENI sur une superficie de 14.965 km2, alors que la partie occidentale sera opérée avec Total sur une superficie 9.336 km2. Les opérations porteront sur l'acquisition de données sismique 3D, le traitement sismique et leurs interprétations, ainsi que le forage d'un puits d'exploration dans chacune des deux zones. Par ailleurs, un troisième accord a été signé entre Sonatrach et Total pour identifier de nouvelles opportunités de projets dans le domaine des énergies renouvelables, notamment des projets ayant des capacités allant de 12 MWp à 110 MWp qui seront étudiés sur des sites de Sonatrach. En outre, un quatrième accord a été signé entre Sonatrach et ENI portant sur la cession à ce groupe italien de 49% des intérêts de Sonatrach sur les trois périmètres de recherches Zemlet Elarbi, Sif Fatima et Orhoud II.