«Mieux vaut écouter la voix de la conscience que le bruit de la renommée ». Ce dicton sied bien à ces investisseurs qui persistent toujours à négliger l'histoire. Sinon, comment expliquer la situation de mépris et d'indifférence qui prévaut au sein d'un club qui a été un mythe à Oran, en Algérie et dans toute l'Afrique du Nord. L'appellation Union n'est pas un vain mot chez ceux qui ont eu l'honneur de créer l'USMO, mais cela a été choisi pour symboliser l'union et le regroupement de tous ces clubs des quartiers musulmans qui ont abouti à la création de l'USM Oran. Aussi, le choix des couleurs n'a pas été anodin mais avait une double signification : le noir symbolisant la période noire du colonialisme, le blanc l'espoir de retrouver une Algérie libre. L'USMO, c'est aussi un symbole et un club de notables, ayant enfanté de grands joueurs à l'image des Baghdad Aboukébir, Gnaoui, Draoua, Miloud Bouakeul, Berrak, Serradj, Tekkouk, Aroumia, Kouider Bendjahen, Cherraka, Fenoun, Moussa, Lasni, Soualmia, Nekkache, Larbi, Tahar, Zrego, Aïssa Hamadene et la liste est très longue. L'USMO, fierté des Oranais et des Algériens d'hier, est devenu un club anonyme, ne bénéficiant d'aucune considération. Les temps ont changé et la mentalité avec. Aujourd'hui, le club unioniste est délaissé par les siens et les autres autorités locales. Résultat des courses, l'USMO est en train de mourir à petit feu. L'histoire le retiendra. Hadj Mokhtar Bougherassa, malgré le poids de l'âge (88 ans), a repris les rênes du club pour lui éviter une disparition qui se profilait à l'horizon. La gestion a été cédée au secrétaire, Lahouari Bencherif, alors que l'encadrement technique est assuré par le jeune technicien Maghfour. Mais cela s'avère insuffisant par rapport à l'exigence d'une gestion d'une équipe de la trempe de l'USMO. En effet, le club souffre le martyre en raison d'une crise financière qui risque d'hypothéquer son avenir. Ainsi, après huit journées de championnat et à la veille d'un périlleux déplacement à Tiaret, l'USMO se retrouve en mauvaise posture et se dirige directement vers le purgatoire. La situation s'est davantage compliquée après la défaite face à la JS Sig, la sixième depuis l'entame du championnat, une défaite justifiée par les responsables oranais par la prestation de l'arbitre qu'ils ont qualifiée de « douteuse ». Le danger de disparition de ce club légendaire est réel. Une prise de conscience est donc à souhaiter par les Oranais, ne serait-ce que par respect à l'histoire de l'USMO et aux grands joueurs ayant défié tous les obstacles pour honorer le maillot « noir et blanc ». La solution passe par la tenue d'une assemblée générale pour essayer de trouver les solutions qui s'imposent avant qu'il ne soit trop tard, surtout que l'équipe est composée essentiellement de jeunes ayant besoin de cette chaleur humaine et de motivations. A moins que l'USMO n'intéresse plus personne. C'est une hypothèse à prendre en considération dans la mesure où l'argent a fini par accaparer l'esprit des gens. Quand on vous disait que le football algérien est malade de ses dirigeants, voilà une preuve tangible. Comment prétendre investir dans un milieu où les vraies valeurs ont disparu et délaisser un club comme l'USMO ? C'est aussi une preuve qu'Oran est devenue orpheline de ses hommes.